Pixies - Indie Cindy

Chronique Vinyle 12" (45:53)

chronique Pixies - Indie Cindy

Faute de temps et de goût certainement, on vous a fait grâce des EP2 ... et 3 qui compose ce nouvel album des Pixies. C'est qu'à l'entame de l'EP1 (vous suivez toujours?), on les a vus venir les cinquantenaires du Massachussets.
Indie Cindy serait la ponctuation providentielle d'une carrière interminable,... en dent de scies.
De septembre 1986 à janvier 1993 et de février 2004 à nos jours. Bon an, mal an, 30 ans de création, en tenant compte que Black Francis – encore Charles Thompson – a rencontré et discuté musique avec Joey Santiago,pour la première fois en 1984.

Ponctuation indispensable, disais-je, pour les fans qui n'en peuvent plus d'attendre du neuf depuis 2004.
Indispensable pour faire le point, pour les plus jeunes, sur le mythe entretenu. Tout a été dit ou lu sur le combo. Plus que ça, tous les titres enregistrés sont sorties sous diverses compilations et EP. Le groupe insaisissable n'aime pas le mystère.
D'ailleurs, ce n'est pas dans les fringues, les chambres d'hôtels retournées et les postures tapageuses qu'on le retrouve. Non, la musique et seulement la musique. Probablement la seule raison qui pousse le combo à sortir cet opus.
Ah oui, le fric... c'est vrai que pour le coup, à grands renforts d'i-tunes, de trailers, de vidéos et de la fameuse collection d'EP, ils devraient retrouver leur compte avec la sortie de ce double vinyle pesant.
Les mauvaises langues diront qu'ils inversent l'antonyme - Musique riche par des gens fauchés -. On ne leur donnera pas tout à fait tort.

 

Les pourfendeurs de la nostalgie s'en donneront à cœur joie. C'est vrai que R.E.M a eu l'élégance de se retirer en temps voulu, sans pression. Là, les mauvaises langues diront dans l'indifférence souhaitée !
Les malhonnêtes trouveront que ce cinquième volet enfonce le clou d'un réputation bien trop surfaite. C'est vrai que dans le cas présent, on n'évite pas le poncif sur certains titres, de plagiat. Comme si, des nouveaux voulaient – faire du Pixies-. « Ring the bell » en est le plus triste exemple.

 

Bien sûr que cet album n'est pas génial. Et de se demander alors si les autres étaient si terribles que ça (hormis Trompe le Monde, j'insiste).
Pourquoi Surfer Rosa, Doolittle, et Bossanova n'ont pas pris une ride ?
L'âge de l'auditeur qui correspond au temps, où la découverte d'un disque avait plus de saveur que le téléchargement d'un fichier et les 20 minutes d'emballement qui l'accompagne ?Où justes des putains de titres sortis de nulle part, identifiables de suite ?
Dans le cas présent, 4 titres se détachent des sillons. Objectivement, c'est peu pour en faire une œuvre imparable, pour le reste, on a bien le son des Pixies. Back to 1988-90.

Les fans écouteront l'opus, une fois, avec un sourire nostalgique, c'est acquis. Probablement, qu'ils reviendront sur la triplette « Bagboy », « What goes boom », « Blue Eyed Hexe », avec « Snakes » de temps en temps.
 

Ceux qui en ont entendus parler, découvriront un album pop-rock, un peu bizarre, pas franchement emballant à la première écoute.
Puis, les bizarreries, les contretemps, les chœurs et ces plans de grattes éveilleront davantage l'intérêt.
-C'est qui ?
- Les Pixies ?
- Ils sont connus ?
- Ouaip, en tout cas, mon père les trouve géniaux ?
- T'écoutes les disques de ton père ? Radiohead, U2 et tout ça toi ??
- Non, mais les Pixies, c'est vraiment pas mal en fait... ils jouent des trucs bizarres .. je ne sais pas expliquer...

 

Avec une production juste (toujours Gil Norton) et un agencement très adroit des titres des EP, Indie Cindy n'est pas le naufrage tant annoncé. Certainement que des titres comme « Another toe in the ocean », « Green and blues » et « Ring the bell » n'auraient pas vus le jour à l'époque.
Insistons, une fois n'est pas coutume, sur l'ordre des titres qui rend l'écoute fluide, convenue.
Pixies reste le groupe d'un bonhomme intelligent et cynique. Il sait bien que cet opus, n'est pas le meilleur, qu'il plaira malgré tout aux fans, qu'il ne laissera personne indifférent.
Nice job, Charles.

 

Sur ce, on se reprend des Petits Fours, album très roublard, lui aussi !

 

photo de Eric D-Toorop
le 08/11/2014

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