Auðn - Vökudraumsins Fangi

Chronique CD album (55:00)

chronique Auðn - Vökudraumsins Fangi

Parmi les albums en vue en cette fin d’année, le troisième des Islandais d’Auðn, Vökudraumsins Fangi, se place easy parmi les plus attendus. Depuis 2010, année de leur formation, le quintet originaire de Hveragerði, au sud-ouest de l’île de feu, peut se targuer d’une trajectoire aussi propre qu'efficace : un album tous les trois ans depuis 2014, un gros label (Season Of Mist), des tournées remarquées (entre autres avec Gaahls Wyrd et The Great Old Ones), ainsi des performances appréciées lors de grosses manifestations estivales (pour ma part, c’était au Motocultor 2018).

 

L’artwork, œuvre de Vidir Myrmann, divulgué quelques mois avant la sortie, m’a bien hameçonné. Dégageant une atmosphère plus inquiétante que les deux précédentes pochettes, elle augurait d’un Black si ce n’est plus morne, tout du moins plus sombre. Et voilà que les Islandais cachent d’emblée leur jeu avec les 90 premières secondes acoustiques de "Einn um alla tíð", qui viennent se déchirer sur une attaque tonitruante fleurant bon le BM, une attaque assenée par le frontman Hjalti Sveinsson. Tout spécialement à l’honneur dans le mix final, le chant - attention, je ne serais pas étonné qu’il soit susceptible d’en agacer certains ! - parvient par ses hurlements et ses gémissements à conserver l’auditeur sous tension tout au long des 8 minutes du premier morceau, en fait tout au long des 10 pistes (55 min au total). Et ce malgré la présence de nombreuses respirations éthérées, dont la force mélodique est l’authentique marque de fabrique d’Auðn (outro éponyme).

 

Le balayage rapide de la tracklist révèle ensuite une surprise : la présence de trois morceaux étonnamment ramassés, resserrés autour de 3 ou 4 petites minutes. Chacun d’eux offre un moment fort. Le premier ("Eldborg") bénéficie d’une entrée en matière furieusement Death, habilement replacée à la fin de la compo. Le deuxième ("Drepsótt") est le plus serré avec ses … 3min16 ! C’est du Black Metal, bordel !? Où sont les plages musicales qui frôlent le quart d’heure ? Bien, pas ici : c’est plus franc, plus direct, avec des ruptures rythmiques aussi percutantes qu’originales, pour ceux qui connaissent bien ces Islandais. Le troisième ("Á himin stara"), enfin, détone par les saillies fielleuses des guitares : Aðalsteinn Magnússon et Andri Björn Birgisson s’y sont certainement régalés !

 

Alors que "Verður von að bráð" et "Næðir um" font défiler les minutes en laissant une impression tout à fait agréable, l’écoute renouvelée de "Horfin mér" autorise sans hésitation à dégager les solides qualités de cet album. Les dissonances s’enchâssent à merveille avec les mélodies envoutantes des quatre premières minutes, avant que le riffing volcanique vienne tout emporter. Ça y est : on y est ! L’artwork s’accorde parfaitement avec la musique : on arpente enfin les paysages heurtés, les reliefs ciselés des terres islandaises, capturés avec talent. On en redemande !

 

Cependant, Audn ne parvient pas toujours à maintenir cette tension, cette intensité sur l’ensemble de la durée de l’album. Me voilà bien obligé de séparer le bon grain (majoritaire) de l’ivraie (minoritaire)… La faute à certaines compositions ou parties de compositions peut-être un peu trop rondes, trop pommelées – notre Cromy dirait trop chiantes !!! –, presque trop confortables aux oreilles. Une impression plus tiède se dégage ainsi de l’écoute de "Birtan hugann brennir", en dépit d’une dernière minute plus probante, et surtout de l’entame très ennuyeuse de "Ljóstýra", malheureusement réitérée.

 

Une première chose est certaine : Vökudraumsins Fangi, malgré ses qualités, ne parvient pas à détrôner la dernière offrande de Winterfylleth, solidement boulonnée sur la première marche du podium 2020 du Black Metal Atmosphérique.

 

Une seconde l’est tout autant : si l’Islande est aujourd’hui l'une des plateformes d’expression et de création musicales les plus en vue en Europe dans le domaine du Black Metal, elle le doit pour partie à Auðn, une de ses figures de proue tout à la fois accessible, solide et respectée.

photo de Seisachtheion
le 31/10/2020

5 COMMENTAIRES

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 31/10/2020 à 15:47:09

"pommelées": j'aurais exactement employé cette [removed]fort en pommes !!!!)

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 31/10/2020 à 15:47:47

(removed) ?

pidji

pidji le 31/10/2020 à 17:50:49

C'est toi qui a mis ça ?

Freaks

Freaks le 31/10/2020 à 19:30:12

Putain ce chant me fout les poils. Me fait beaucoup penser au chanteur de Old soul  (combo screamo blackisant malheureusement disparu)
Naeoir um est tellement "mélo-intense", mes glandes lacrymales jubilent :p

Xuaterc

Xuaterc le 31/10/2020 à 21:41:24

Il faut dire que le Winterfylleth a placé la barre très haut

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