Bacchantes - Bacchantes

Chronique CD album (42:35)

chronique Bacchantes - Bacchantes

On va mourir

En pleine puissance

Décomposé

Parmi les bêtes

 

« Hellébore Fétide » Bacchantes (2016)

 

C'est par ce mantra marqué au fer rouge que nous faisons connaissance avec le quatuor breton.

Jocelyn Borde qui a écrit la bio qui accompagne la sortie de ce premier album, dit les choses comme elles sont ou comme nous pouvons les ressentir à l'écoute.

 

Dans un disque où il ne sert à rien de parler de comparaisons, d'écritures, l'objet des attentions va se porter inévitablement sur ce que les musiciennes proposent de leurs instruments, de leurs voix et se demander pourquoi un tel disque va s'asseoir comme un chef d'oeuvre pour certains et attirer la curiosité pour d'autres. Personne ne restera indifférent.

 

Bacchantes ce sont Astrid Radigue (batterie, voix chez Mermonte), Faustine Seilman - active depuis un quinzaine d'années, et retenue pour l'édifice « Running up that hill » de Kate Bush, le temps d'une cover en 2006 -, Claire Grupallo de Sieur Et Dame dont l'unique Amour et Papouasie reste une sortie majeure de 2013 ; et Amélie Grosselin guitariste en cheffe pour Fordamage dont leur Belgian Tango (2008) fiévreux et inventif ne laisse que des bons souvenirs. Si vous lisez régulièrement ces lignes, les noms vous sont familiers. Avec ces 3 groupes, nous avions une brillante démonstration de l'esprit libre dans les musiques contingentées. Et clairement, Bacchantes va plus loin, bien plus loin.

 

On s'interroge sur ce qu'il peut y avoir dans l'air à Nantes ? Les gravures combattives créées par Rachel Flahaut pour illustrer l'artwork font écho au projet The Wicker Man de Jen Osiris (Les Modules Etranges). Et une étrange gémellité relie les 2 pièces d'ailleurs.

 

Elles s'approprient les mots des hommes de Gérard de Nerval à Verlaine en passant par Blaise Cendrars, ou encore Edward James dont la terrible scansion – Je suis sans vous, je suis la sécheresse – n'est que trop d'actualité.

 

À l'heure où vous lirez ces lignes, nous serons, peut-être, déchargés de ces périodes de confinement. Peut-être, sur la route d'un prochain concert de Bacchantes. Dans un festival, en plein air, avec les excellents Artùs ! À nouveau baignés d'espoirs.

Six mois, une année...

Dans les mots vifs échangés et les rires francs, on pensera... Combien de temps, leur a-t-il fallu, pour agir sur les lieux potentiellement contaminants ? Combien de temps, leur a-t-il fallu, pour adopter des protocoles ciblés, laissant la vie s'épancher, parce qu'elle ne peut faire cela inlassablement, continuellement.

Libérés des masques et à bonne distance, en petits groupes, assis dans l'herbe, baignés par les harmonies vocales, on attendra.

 

On va mourir

En pleine puissance

Décomposé

Parmi les bêtes

photo de Eric D-Toorop
le 22/05/2021

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