Iwrestledabearonce - Ruining It for Everybody

Chronique CD album (31:46)

chronique Iwrestledabearonce - Ruining It for Everybody

Il est de retour, le gros nounours rose électro-pop-nawak-math-moshcore: Bloubiboulga au plus haut des cieux! C'est qu'on avait commencé à développer une certaine dépendance vis-à-vis de cette forme particulièrement personnelle (kitsch? décalée? rococo?) de séisme métallique moderne. Heureusement, depuis la sortie de leur génialissime premier EP éponyme, les américains nous avaient donné régulièrement des nouvelles - en 2009 avec leur premier vrai album It's All Hapenning, et l'année dernière avec un EP de reprises à la mode dubstep. M'enfin il était temps que la suite arrive, parce que malgré le visionnage en boucle des VHS des 3 premières saisons des Télétubbies avec en fond sonore les 3 derniers albums de The Dillinger Escape Plan, une envie de chair fraîche commençait à se faire cruellement ressentir.

 
... Arrive Ruining It For Everybody, son gâteau d'anniversaire plein de mégots et de pattes de poulets, ses sales mômes tout droit échappés d'un album des Crados, et son nouveau lot de morceaux aussi éloignés de l'orthodoxie "trve metal of death" que peuvent l'être des titres pleins de bleuargl et de grattes qui riffent leur mère. Joie et "Allez Grèce"! D'autant que le groupe - à la fois fort et prisonnier d'une personnalité extrêmement affirmée - nous emmène à nouveau sur des sentiers que l'on a appris à aimer arpenter lors des opus précédents. Vous vous rappelez ces accès hystéro apoplectiques? Yep, ils sont toujours là. Et ces envolées pop aussi délicates qu'enchanteresses? Ici aussi, juste à côté des gouzi gouzi électro de service. Les grosses mosheries déstructurées mais saturées en lipides, et leur coulis d'éructations de plantigrade régurgitant rognons et tripaille? Check! Les hors sujets revendiqués et sympatoches? Livrés "de série" (une pettie pause surf rock très Mr Bungle sur "You Know That Ain't Them Dogs' Real Voices", de grandioses chœurs soul à la fin de "Deodorant Can't Fix Ugly"...).
 
Rien de neuf alors? Mais si, mais si... Car si la maison Iwrestledabearonce garde la même devanture bariolée, on remarque quand même quelques menus aménagements dans la déco d'intérieur. Les touches purement électro se font ainsi sans doute un petit poil plus présentes, et côté chant, Krysta a encore fait des progrès, la miss ne donnant plus guère l'impression de forcer, même quand le chant clair s'envole vers des atmosphères stratosphériquement caressantes. Mais cela n'empêche pour autant pas le growl éraillé de la mam'zelle de continuer à rythmer les interventions math-death-bidibipcore de la tribu. Et pour finir avec les petits ajustements effectués sur ce 2nd album, signalons que les morceaux oscillent dorénavant plus souvent autour de la barre des 3 minutes qu'aux alentours des 4 minutes, comme cela était auparavant le cas.
 
Bon, t'arrêtes de tortiller oui: les nouvelles compos, alors, elles assurent?
 
Pour sûr Arthur! OK, pour être franc, j'ai mis cette fois un peu de temps avant de me laisser happer par ce nouvel album, la faute à une montée en puissance progressive s'étalant sur 3 premiers morceaux tout à fait sympatoches, mais manquant parfois de direction et de cohésion. C'est d'ailleurs le seul vrai reproche de l'album - cette impression que sur les 2 premiers titres ou encore sur "Gold Jacket, Green Jacket", tout cela tient plus du gros collage pas toujours nickel niveau finitions que du travail d'horlogerie atomique -, n'empêche que cet aspect s'avère d'autant plus éprouvant qu'au sein de ce gros shaker s'ébattent pas mal de plans math noisy assez rebrousse-poils. M'enfin même au sein de ces morceaux, le groupe distille toujours des moments magiques, fruits de contrastes judicieux, de mélodies géniales et de mosh parts à se baver sur la cravate. T'as qu'à voir, tiens: c'est pas le panard ces riffs thrash mécaniques délicatement finis au piano (à 1:50 sur "You Know That Ain't Them Dogs' Real Voices")? Et ce fourmillement épais et scintillant de guitare moderne sur lequel émergent une mélodie ample et un duo growl / chant clair (à 1:21 sur "Gold Jacket, Green Jacket")? Mais c'est en fait à partir des parties soul terminant "Deodorant Can't Fix Ugly" et de la pause langoureuse "This Head Music Makes My Eyes Rain" que l'album décolle vraiment, "It Is Bro Isn't It?" constituant le premier morceau imparable - d'abord brutalement death, puis, dès 0:49, magistral de puissance et d'accroche. Et si la suite continue d'assurer quasi-uniformément, on insistera plus particulièrement sur le trio gagnant "Stay To The Right" (et son refrain dévastateur interprété malheureusement une seule et unique fois) / "I'm Gonna Shoot" (qui ne débande pas une seconde) / "Karate Nipples" (aux superbes envolées mélodiques, à la géniale parenthèse disco-Bjork-pop et aux mosh parts électronifiées jouissives).
 
Bon, je crois que le message est assez limpide: Ruining It For Everybody déboîte. Les nuques, les structures metal classiques, et la clavicule de ta mèèèère... Ouais, c'est ça. L'album est fourmillant, touffu (parfois même - l'épaisseur de la trame et le chant clair féminin aidant - on croirait entendre du Unexpect), zébulonesque, enthousiasmant, redbullisant, joyeusement déconnifiant... Bref, à quelques pourrait-mieux-faire-mais-pas-graveries près, Iwrestledabearonce nous livre une fois de plus un très bon album, aussi fort en Bip-tibidibip-douwhap, qu'en Grooâârrrrhh et en Yeepeeeeee!!
 
PS: sur l'édition Deluxe, l'album est livré avec un DVDocumentaire témoignage relatant la mise en boîte de la bête. Rien qui n'ait - si j'ai bien compris - déjà été vu sur le net, mais clairement sympa !
 
 
 
 
 
 
 
La chronique, version courte: du pur Iwrestledabearonce, autrement dit un mélange math/death/électro/pop/nawak-core aussi brutal que mélodique et groovy, qui vous mettra du miel dans les oreilles et des ours dans le moshpit.  
photo de Cglaume
le 21/12/2011

1 COMMENTAIRE

Kurton

Kurton le 21/12/2011 à 17:16:21

J'avais pas compris la chro de metalorgie qui les avait domente.
Moi je l'aime bien cet album aussi.

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