Berline0.33 - The Abyss will gaze back

Chronique Vinyle 12" (41:40)

chronique Berline0.33 - The Abyss will gaze back

 

Démonstration scénique possédée, insolents, déterminés, rythme incisif, chant hanté et décisif autant de qualificatifs qui ont accompagnés les premiers efforts des lillois de Berline0.33.

Dès le début, nous avions à faire à de sérieux clients.

 

Bien à leur affaire dans la veine la plus sombre du noise-rock comme si Anne Clark s'invitait chez Girls against Boys ; Berline0.33 aura proposé l'un des albums des plus riches de l'hexagone de l'ère post 2010, Planned Obsolescence pour les distraits.
Comme les choses sont bien faites, le groupe a splitté au moment où vous lisaient ces lignes. Décidément, ils n'auront rien laissés au hasard. N'allez cependant pas croire qu'ils se soient laisser aller à la facilité. Si cette chronique arrive aussi tardivement, c'est que votre serviteur aura mis des plombes à n'en pas voir la fin pour arriver à maladroitement cerner les contours de cet opus exposé. Vous connaissez l'adage du fameux cap du deuxième album. Ici aussi, le quatuor n'aura pas fait les choses à moitié.

 

Pourtant, tous les éléments développés sont connus, revus, et jetés en pâture par un paquet colossal de groupes. De De ku Dilacht pour les plus obscurs à Jesus Lizard, de la scène noire anglaise en passant par un bon tiers de la scène new-yorkaise, de la première moitié des années quatre-vingts. Oui, c'est ça, cours acheter une basse, et pousse ta copine, un jour de mauvaise humeur, à prendre un micro ... pour le reste ton frangin ouvrier et taiseux s'en chargera en tapant sur tout ce qui lui passe sous la main et ton vieux pote, prof de math idéaliste récemment éconduit, s'épanchera sur sa guitare aux cordes rouillées.

 

The Abyss will gaze back est un album monstre à plus d'un titre. La longueur du malaise dans « Whisper of seagulls » ou « Teorema » par exemple, donnent le tournis physiquement parlant, et la folie latente qui combine à l'envie tous les éléments majeurs si souvent débattus. Si bien que le vrai bémol dans cet œuvre, repose sur tout ce qui en fait sa puissance. L'album est vertigineux par essence, la première écoute glace le sang et laisse sans voix, hébété, errant dans les pensées. Ouais l'abîme te regarde et toi, tu n'es même plus là ;  tes yeux ne se détachent plus de cette troublante pochette.

 

Un lancinant « Solar Striker » nous mène au premier étage où tout se joue. Basse rampante, guitare acérée, batterie hypnotique et chant possédé. La quintessence des quatre nordistes en moins de quatre minutes. Et l'on est à fond dedans ! Ça tombe bien vu qu'on enchaîne sur le déterminé « Castle in the air ». à partir de ce titre, on sent que les réjouissances sont terminées, Emilie nous emmène dans son monde. Sa présence vocale hantée touche l'âme, et irrite notre zone de confort. Cette grande dame (et aussi par la taille) prend une place encore plus marquante que sur l'effort précédent. Le tout en mode reptilien, histoire que le propos a bien le temps et la place pour pénétrer. 
C'est là que ça en devient éprouvant sur la longueur ; le disque s'écoute plus facilement au titre par titre qu'en un ensemble.

 

Ils l'avaient dit, ils l'ont faits. Berline0.33 s'en va comme il est venu, sur un coup de tête fracassant et un bisou froid dans le cou... en nous laissant un nouveau grand disque dans les mains tremblantes.

photo de Eric D-Toorop
le 23/01/2015

1 COMMENTAIRE

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 23/01/2015 à 18:50:06

Ta chro donne envie mais pas l'écoute du bouzin.. ça manque de... de... euh.. bourrinage . Jesus Lizard ? Ta comparaison est d'à propos mais jamais aimé ce combo. :)

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