Beyond The Styx - Sentence

S’il arrive encore que nous nous perdions dans la multitude des constellations Hardcore pour poser une étiquette de feignasse sur un combo, il existe des groupes pour qui le consensus et la clarté s’impose. Beyond The Styx fait partie de cette catégorie. Depuis ses tout début en 2011, la ligne esthétique du groupe est restée aussi droite qu’inchangée, les distractions et les diversions ne sont absolument pas les bienvenues. Pour résumé à l’extrême, le Metalcore est resté tout du long du parcours de Beyond The Styx sa cheville ouvrière. Sur Sentence, les Tourangeaux forçats s’appliquent, comme à l’accoutumée, dans l’exécution de 10 grosses boîtes Hardcore méchamment rentre dedans. Ça riff tous azimuts et avec une véhémence tout à fait implacable.

Chouffe la qualité frérot ! La production ne manque pas de volume, de dynamisme et est digne d’une production à la Ballou, période Year Of The Knife. Gros taf effectué au Pôle Studio Nord, un rendu qui fait autorité et dont le calibre permet au groupe de faire son entrée dans la liste très pointue des groupes distribués par Season Of Mist.

Les breakdowns sur Sentence sont légion et s’apprécient la mâchoire serrée et les poings prêts à exulter. Des séquences ramassées qui n’ont absolument rien à envier à celles des kids de Code Orange. Combo qui s’est imposé ces dernières années pour avoir remis dans la scène Punk-Hardcore la méchanceté et l’intimidation au premier plan. Celui serré et pleine face.

Les Breakdowns de « New World Disorder » ou encore de « ESC XIX » efface le sourire que tu te traînes candidement pour y imposer une mine patibulaire. Les accords de guitares quand le tempo retombe sont brutaux, dropés conséquents et charnus comme on les aime dans le genre. Les variations de rythmes sont aussi très nombreuses, pas tellement le temps de se reposer sur le confort d’un bon riff. La rapidité d’exécution et la vélocité Hardcore sont au cœur de l’action des zikos. Le final de « Self Hatred » sonne très Gojirien car c’est aussi ça qui nous accroche chez Beyond The Styx, son affection et l’accent mis sur le Death « Scorch AD ».

On peut apprécier également des Sings along réguliers qui en appellent à l’esprit de corps social. Sentiment unitaire qui pèse dans l’game et fait toujours forte impression. Le crew sera surement de sorti, éloignez les kids du pit, Beyond The Styx va très prochainement invoquer quelques moulinés de circonstances. Le groupe a sorti Sentence avec sa meute, un sens du collectif et du partage qui s’est traduit par le renfort et l’appui de quelques Guest voices.

Sentence est un barillet full bastos, aucune économie n’est permise, la cartouchière est orpheline et la mise à feu devrait exploser ce qu’il te reste d’audition. Une écoute déraisonnée et full volume s’impose pour qui voudrait profiter pleinement de l’extrémité du propos.

L’ensemble est hyper riffé, le boucan généralisé mais toujours très ordonné. Méthodique et impitoyable, le riffing est souvent martiale et mis en branle par des musiciens très appliqué dans l’ultraviolence. La sentence tombe sans trop de débats possibles : Beyond The Styx écope pour son impressionnant effort, du statut de groupe incontournable pour qui aime écouter du Hardcore avec sa plus belle moue et sa plus belle tête de méchant.

Freaks

le 01/02/2022