Big Dumb Face - Duke Lion Fights the Terror!!

Chronique CD album (51:23)

chronique Big Dumb Face - Duke Lion Fights the Terror!!

Conscience professionnelle oblige, quand le promo de Where Is Duke Lion? He's Dead... a atterri dans la pile de mes dossiers Nawak en retard (m’enfin?!), il est devenu évident qu’il faudrait également rattraper l’impasse qui avait conduit son prédécesseur à la trappe sans passer par la case départ ni toucher 20000 euros. Du coup, c’est quasi sans réfléchir que, dans la foulée, j’activai mes réseaux serbo-guatémaltèques et piochai dans la caisse noire de CoreAndCo pour financer l’achat de Duke Lion Fights the Terror!!. Notez que dans ce contexte, « sans réfléchir » prend tout son sens. Parce que si j’avais eu un peu de recul, j’aurais saisi la pleine mesure de toutes ces imperfections qui ont conduit à n’attribuer au dernier album qu’un petit 6,5/10. Et je n’aurais alors peut-être pas grevé ainsi le budget bière de notre rédac' chef adoré.

 

D’autant que les chiens n’ont pas fait des chats: Where Is Duke Lion? He's Dead... n’est pas une bouffonnerie inconséquente livrée à un public incrédule après un premier album démentiel l’ayant laissé sur le cul. Non: Duke Lion Fights the Terror!! est lui aussi – voire « lui plus encore » – l’archétype de l’album à sketches bien lourdingue dont la scène Nawak US n’est pas avare. En même temps, Wes Borland ne s’en est jamais caché, lui qui présentait sa musique comme « really silly and idiotic and bizarre. [...] It's nothing but stupid [...] just all these retarded songs". En d’autre termes: « c’est con comme le fils caché de Cyril Hanouna et de Nabilla. D’ailleurs prenez garde: il a tout bavé sur votre moquette ».

 

En quelques mots: vous prenez une boîte à rythme horripilante, et vous vous en servez de base pour composer tantôt des titres pastiches d’un Metal extrême synthétique et plat, tantôt des comptines nounouilles sur lesquelles s’égosillent des armées de Snorkies décérébrés, les voix des uns et des autres étant systématiquement déformées avec la subtilité d’un hippo’ effectuant un saut de l'ange dans une baignoire remplie de cassoulet. Du coup l’état des lieux est accablant (...on va garder la caution!): Ludwig Von 88 lui-même n’aurait pas osé démarrer « Kali Is The Sweethog » de manière aussi cheap, « Organ Splitter » donne dans le « SYL Death metal » anémique, les robots toon neurasthéniques de « Mighty Penis Laser » donnent envie de se tirer une balle, tout comme « Voices In The Wall » – qui réussit l’exploit pas anodin d’être encore plus léthargique.

 

Pour la défense de l’opus, on tentera d’avancer que le Death Metal (synthétique!) de « Burgalveist » est presque convainquant (… par comparaison avec le reste), que la bonne humeur stupide de « Duke Lion » provoque quelques sourires (surtout quand on mate le clip), et que « Space Adventure » réussit à dégager un petit quelque-chose de séduisant, notamment grâce aux chœurs qui concluent le titre. Par ailleurs « Fightin’ Stance » fait claquer quelques doigts, le refrain de « Rebel » le sauve de justesse d’une médiocrité crasse, et les 4 premières minutes de « It’s Right In Here » ressemblent presque à un vrai morceau, capable d’une accroche véritablement agréable.

 

M’enfin je ne peux croire qu’on accorde plus qu’une attention polie à cet album, à moins de l’avoir découvert avec des potes au collège, d’avoir trippé dessus en buvant ses premières bières, et en conséquence de recouvrir la chose d’une épaisse couche de nostalgie trompeuse. C’est cheap, interprété avec le postérieur, et con au possible. Du coup si vous n'avez pas vraiment de temps à perdre, vous pouvez zapper sans regrets.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: composé par un morveux hydrocéphale alors qu’il redoublait pour la 3e fois sa classe de CE1 (...c’est l’impression que ça donne, pas une insulte adressée à Wes Borland – qui assume ses choix), Duke Lion Fights the Terror!! abuse d’une BAR rachitique, de vocodeurs bas de gamme et de sonorités synthétiques cheap pour proposer tantôt un pseudo Metal extrême parodique pas drôle, tantôt des pitreries irritantes de Teletubbies mal lunés. On peut en retirer un peu de plaisir à la marge, mais 'faut vraiment s’accrocher.

 

 

 

 

 

photo de Cglaume
le 10/06/2018

4 COMMENTAIRES

Paf le chien

Paf le chien le 11/06/2018 à 09:09:08

C'est du coup avec une honte non dissimulée que j'avoue adorer cet album. A tel point que j'ai toujours attendu l'arrivée d'un successeur qui n'est jamais arrivé. :(

Tookie

Tookie le 11/06/2018 à 10:14:20

Ben alors Paf ! Et ça ? https://www.coreandco.fr/chroniques/big-dumb-face-where-is-duke-lion-he-s-dead-6545.html

Moi je l'aime bien cet album, peut etre pas pour ce qu'il est (encore que...) mais pour ce qu'il représente. J'avais 15 ans et hormis le metal relativement convenu qu'on me collait dans les oreilles, je ne connaissais pas grand chose à ce que tu appelles "nawak". Ben j'ai été servi et ça m'a ouvert à toutes sortes de styles...

Paf le chien

Paf le chien le 18/06/2018 à 16:10:57

Oups. Je vais me dépêcher de réparer cette bévue.:§

cglaume

cglaume le 19/06/2018 à 10:29:56

Je suis sûr que cet album ça doit être de la crème quand on a l'a découvert la même semaine qu'on détroussait ses copains de leur calots plâtre aux billes :D Mais découvert sans la couche de sucre nostalgique, cet album fait un peu saigner du nez... Après tout dépend du contexte, des attentes, blablabli-blablabla. M'enfin ça ne me semble pas du niveau d'un Mr Bungle, d'un CinC, ou même d'un Crotchduster (avec qui il aurait peut-être le plus d'affinité). Je sais c'est pas bien de comparer, mais ça remet les choses à leur place :)

AJOUTER UN COMMENTAIRE

anonyme


évènements

  • Devil's DAY #2 à Barsac (33) les 18 et 19 mai 2024
  • Seisach' metal night #5 et les 20 ans de COREandCO !
  • Bongzilla + Tortuga + Godsleep à Paris, Glazart le 14 mai 2024
  • Seisach' metal night #5 et les 20 ans de COREandCO !