Borgne - Y
Chronique CD album (65:39)

- Style
Black Indus - Label(s)
Les Acteurs De L'Ombre Productions - Date de sortie
6 mars 2020 - Lieu d'enregistrement Enregistré et mixé au Chaos Studio, masterisé au MyRoom Studio
écouter "Qui Serais je Si Je Ne Le Tentais Pas ?"
Déjà vingt deux ans et dix albums que l'entité suisse connue sous le nom de Borgne est sortie du cerveau malade de Bornyhake. Formation au line-up hautement instable, elle sort aujourd’hui Y, chez LADLO, et regroupe ledit musicien accompagné de Lady Kaos. Je suis habituellement complètement client du Black Indus pratiqué par le groupe, ce qui rend assez improbable le fait qu'Y soit le premier album sur lequel je me penche sérieusement.
La musique de Borgne est mécanique et froide, toute en atmosphères et majestueuse. La batterie, bien sonorisée, sonne presque comme une BaR et renforce cet aspect déshumanisé. Les arrangements, en particulier les bidouillages électroniques, ainsi que les structures de titres permettent de mettre en avant l'expérience et les qualités en matière de composition de Bornyhake. Rien ne dépasse, tout est calculé, millimétré, concourant là aussi à renforcer l'inhumanité du propos développé tout au long des sept titres.
L'expérience du musicien s'exprime complètement au travers un songwritting maîtrisé: "Derrière Les Yeux De La Création" en est la parfaite illustration avec son intro à la guitare sèche et sa progression lente et méticuleuse faite pour laisser l'auditeur sans espoir ni perspective d'embellie. La pesanteur chthonienne de la fin de "Qui serais-je si je ne tentais pas?" fait plonger dans une terreur primordiale rappelant les premiers Esoteric. L'album se clôt sur "A Voice in the Land of Stars", lente agonie monstrueuse qui finit de jeter du sel sur les blessures ouvertes tout au long de l'opus, empêchant toute guérison rapide et laissant le pauvre fan goguenard.
Les textes, en français et en anglais, on été rédigés par un tiers, en l'occurrence Obra, que les notes du livret présentent comme un membre à part entière du groupe. Ils sont mis en valeur par le chant Bornyhake, grave, éraillé, distordu, mais qui parvient presque toujours à rester compréhensible. Il est aidé dans ce domaine par Ruby Bouzioti (ex Evil Within) et C.S.R. (Schammasch).
Bon, maintenant, il ne me reste plus qu'à me pencher sur le reste de la discographie de Borgne. On se revoit en 2021...
2 COMMENTAIRES
Seisachtheion le 17/03/2020 à 08:18:31
Vraiment un très, très bon album, glaçant et mécanique à souhait !
Crom-Cruach le 17/03/2020 à 11:08:23
"Règne des Morts" est sympa. Sinon Lady Kaos me convint de jeter une oreille sur celui-là. Allez savoir pourquoi...
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