Boudicca - Tapestry
Chronique Vinyle 12"

- Style
HxC Punk Furax - Label(s)
Autoprod - Date de sortie
2 septembre 2022
écouter "Millions of Dead Centurions"
Boudicca ou Boadicée née vers 30 et morte en 61, était une reine des Iceni, un peuple celte qui vivait dans la région du Norfolk, dans le sud-est de l'actuelle Grande-Bretagne. Elle est connue pour avoir lancé, à la tête d'une coalition de tribus bretonnes, une campagne militaire au sud de l'île, pillant et brûlant plusieurs villes romaines dont Londinium (Londres).
Mais Boudicca c’est aussi le blase d’un combo de Punk HxC australien mixte, diablement redoutable.
Avec un style pas trop éloigné de Burning Flag en moins rosbif, le quatuor évoque, dans son album Tapestry, des destinés de femmes à travers l’histoire, que ce soit les Natives australiennes, ou des gonzesses réelles et mythologiques de l’Europe ou des USA.
On parlera de la reine Boudicca, évidemment, sur la brutale charge anticolonialiste du premier morceau mais aussi de l’anarchiste Emma Goldman sur le quatrième titre. La plage "Fulvia" s’intéressera au mythe grec de Philomèle et Procné alors que le groupe causera aussi de Mairéad Farrell de l’armée républicaine irlandaise abattue par les bidas britanniques en 1988.
De sa voix arrachée, Madeleine nous cause d’histoires de femmes fortes, de mères et de matriarches, souvent tragiques. Le livret nous promène alors à travers le temps en datant chacune des plages.
Loin de tomber dans la dénonciation idiote à la mode, Boudicca présente un fond cohérent et une forme qui violente nos oreilles avec une gamme étendue de Punk HxC, le plus souvent très rapide mais tirant aussi sur la testostérone lourdingue du NY HxC.
Bien que restant absolument frontaux, les Australiens nourrissent ainsi leur fiel de touches mélo fugaces, de soli rockablok, de breaks sanglants et d’un groove permanent (cette basse grondante, machette de machette !).
Un interlude celtique bercé du ressac de la marée viendra aussi faire redescendre la pression et lancer le titre éponyme et métallique de l’album. Mais Boudicca puise son énergie dans la furie punk plus que dans la débauche de gimmicks musclés en acier trempé.
Le groupe se montre à la fois d’un classicisme assumé sur le gros du travail mais aussi d’une originalité et d’une finesse peu commune dans les détails.
Tapestry a été écrit sur les terres libres des Awabakal et du peuple Worimi, achevant de faire de ce premier album DIY, un objet parfaitement réfléchi et absolument contestataire.
Thanks To Madeleine
8 COMMENTAIRES
Crom-Cruach le 30/01/2023 à 18:05:31
Même pas un com des gauchos de la bande ?
Xuaterc le 30/01/2023 à 18:08:51
Sur l'un de mes premiers GN, je devais chercher le trésor de Boudicca...
pidji le 30/01/2023 à 18:10:31
Je viens d'écouter, bah c'est plutôt cool 🔥
Vincent Bouvier le 31/01/2023 à 08:40:44
Mais oui! C'est du tout bon, ça!
Pingouins le 21/02/2023 à 18:24:28
Alors j'ai enfin pris le temps d'écouter, vraiment très très bon !
Crom-Cruach le 23/02/2023 à 12:46:25
Oui ça bagarre bien !
Pingouins le 02/08/2023 à 21:15:21
Bon ben je reviens pour dire que ça démonte absolument tout. A écouter à la suite d'Amygdala.
Crom-Cruach le 02/08/2023 à 22:27:43
Fond et forme arrachent, oui.
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