Calcine - Common Love Common Nausea

Chronique CD album (19:37)

chronique Calcine - Common Love Common Nausea

On avait laissé les Calcine avec une chouette démo, qui augurait du bon pour la suite, en 2022. La suite, vous l'aurez compris, c'est maintenant, puisque Common Love Common Nausea, première véritable expression disquesque du combo parisien, vient de débouler dans toutes les meilleures auberges.

Illustré à l'aérographe par l'artiste lazygawd, dont je ne suis personnellement pas friand du style (mais ça c'est mon problème, et je doit bien avouer que je n'y connais pas grand chose dans le domaine, donc si ça vous intéresse, n'hésitez pas à aller cliquer sur le lien vers son travail), et qui avait l'année dernière déjà travaillé sur la douceur incarnée qu'était le dernier album de Jesus Piece, ce qui a une certaine logique au vu des affinités musicales que peuvent avoir les deux formations.

 

Ancrés dans un univers hardcore métallique orné d'un groove frontal et mine de rien assez varié tout au long de ces 19 minutes, c'est un beat hip-hop qui nous accueillera ici (« Attack to win »), chose que l'on aura la (très) bonne surprise de retrouver à la pénultième position sur le skeud, avec un « Des Vies à Bout » franchement du plus bel effet, et qui terminera probablement en tant que tube de playlist, rappelant les bons souvenirs de la collab Necro x Jamey Jasta et le fait que les scènes hardcore et hip-hop ont beaucoup en commun.

 

Pour le reste, si une écoute inattentive pourra donner l'impression de ressemblances parfois trop prononcées dans le riffing, tout groovy qu'il soit, la répétition du pressage du bouton play sur le tourne-disque offrira bien plus de subtilités et de directions qu'il n'y paraît au premier abord, notamment dans la seconde moitié : quelques incartades quasi-crossover (« 23:11 », sur « Target » avant de s'abandonner dans un tremolo blackened bien senti...), des parties que l'on pourrait qualifier de presque 'atmo', d'autres aux riffs bien (ba)lourds, un feeling ici et là Hatebreedesque mais sans jamais avoir de refrain, du feeling de groupes plus poignants à la Have Heart mixé à de la mosh part Wallsof jerichesque.... le tout dans un esprit 'la bagarre', sonnez moshpits et résonnez 2-steps, et avec au chant une Stef qui décidément a du coffre à revendre.

 

Côté paroles, on respecte la tradition du hardcore et les paroles sociales et politiques, pointant du doigt les violences policières, les violences sexistes et sexuelles, la misère sociale et économique et qui, au-delà d'un RN que l'on emmerde toujours et totalement (et on pourrait en dire autant d'un certain EM), marquent une réalité systémique dont il faut prendre conscience qu'il faut combattre au jour le jour, individuellement et collectivement.

 

Moins beatdown et plus metal que le récent excellent album de Lifecrusher, et les compteurs « neuneu » réglés un peu plus bas que ceux du combo suisse, malgré une probabilité de pieds et poings volatiles assez élevée, l'orchestre Calcine confirme avec ce premier effort une bonne place bien méritée au sein de la bouillonnante scène du Paris Hardcore, actuellement pleine de remous et de (bonnes) surprises (on pensera évidemment à Worst Doubt, à Headbussa qui ont accompagné Knocked Loose en tournée, à Sorcerer et compagnie).

 

Bref, si vous avez récemment pris votre carte à l'Amicale de la Finesse, vous vous êtes peut-être trompé·e de porte en ouvrant celle de Calcine, qui offrent ici une excellente carte de visite.

Très homogène, la durée est au poil pour le style, qui aurait pu appeler à plus de variations si le disque avait été amené à s'étirer en longueur (et ici, les interludes hip-hop font sérieusement hyper bien le boulot en allant chercher ailleurs tout en gardant la même énergie). Mais sous le format actuel, tout glisse admirablement, comme le sol des salles où se produisent Calcine et où on ne manquera pas de prendre quelques zipettes au moment de tenter sa plus belle chorégraphie 2-step.

 

A écouter en chaussant les pompes Vibram antidérapantes et on va les soutenir en live, compris ?

photo de Pingouins
le 24/06/2024

11 COMMENTAIRES

Tookie

Tookie le 24/06/2024 à 09:00:48

Ben...c'est Calcine tout simplement, non ? 
Vus en concert ce weekend, ben ça tabasse bien comme il faut, ça fait marcher que deux neurones et les paroles parlent comme il faut à la gauchiasserie que je suis.

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 24/06/2024 à 13:33:17

Yep, petite erreur sur le blase du groupe...

Pingouins

Pingouins le 24/06/2024 à 13:37:07

Ah mayrde, j'ai as fait gaffe, va falloir remédier à ça 

el gep

el gep le 24/06/2024 à 14:31:04

Eh béh Pingü, t'étais calciné ou quoi ?

pidji

pidji le 24/06/2024 à 14:56:05

Corrigé 😁

Pingouins

Pingouins le 24/06/2024 à 17:04:01

Le week-end a été éprouvant x)

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 24/06/2024 à 19:04:42

Hop je reprends la main car la Calcine, ce sont des vieux pote à Lofo si je ne m'abuse. Le nom du groupe est cité sur "chez plus quel morceau de la bande à Reno". Sinon très sympa malgré la pochette à gerber mon Banania.

Pingouins

Pingouins le 24/06/2024 à 21:22:49

Peut être que c'est un autre groupe du même nom parce que cemui-ci émerge en tant que projet en 2021

el gep

el gep le 24/06/2024 à 22:35:35

C'est toujours "Calciné" dans la bio de la fiche groupe.

Tookie

Tookie le 25/06/2024 à 07:43:09

@Crom et @Pingouins : Il s'agit bien de La calcine (qui faisaient du rap si je me souviens bien) cités sur Le fond et la forme de Lofo mais ils n'ont aucun rapport avec Calcine qui nous intéresse ici.
(Décidemment ce groupe aura été celui des confusions !)

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 25/06/2024 à 11:00:15

Tu as donné le "LA" : merci !

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