Celtachor - Nuada of the Silver Arm

Chronique CD album (39:33)

chronique Celtachor - Nuada of the Silver Arm

Pas grand chose de mieux qu'un groupe irlandais pour parler de mythologie irlandaise de laquelle je tire mon pseudo.

Celtachor est né en 2007 et le présent album ne constitue que leur seconde sortie longue durée. Autant dire qu'ils prennent leur temps. Et quand on écoute la qualité des plaques en question, c’est tant mieux.

Moi, j'aime chroniquer du Pagan car la question thématique semble incontournable. Se pencher sur un album de ce genre ne peut que déboucher sur un poil d'explications thématiques. Pas pour se la jouer oooooh, non. Mais plutôt pour convoquer d'antiques histoires ayant bercées l'humanité avant la prépondérance du Dieu des croix et des dieux de la technologie et des sciences.

 

Nuada surnommé « Airgetlamh » ou « Au Bras d'Argent » à cause du remplacement temporaire d'une main qu'il avait perdue à la première bataille de Mag Tured (livrée contre les Fir Bolg pour la possession de l'Irlande), était un roi et un dieu diurne celtique d'Irlande. Chef des Tuatha Dé Danann (les tribus de la Déesse), il était la personnification de la royauté et de la souveraineté. En outre c'était un guerrier redoutable, lorsqu'il tirait son "épée de lumière" de son fourreau. On raconte aussi que sa disgrâce, suite à la perte de sa main, causa le déclin de l’Irlande. Il abandonna alors son trône au profit de Lug. Les Irlandais comptent ainsi l'histoire de ce héros. On y croise également Bres, un espion du peuple fomoire lors de la bataille de Maighe Tuireadh. et Eochaid dernier roi des Fir Bolg qui s'opposa à Nuada lors de la même bataille.

 

La galette commence par un tambourinage guerrier annonçant la couleur : celle de la guède décorant les faces et les corps des guerriers celtes allant au combat. Ce sera donc le bleu de la guerre pour les Irlandais.

Le son de Celtachor est puissant, opaque, tapant dans le Death comme dans le Black. Le chant est d'ailleurs a mi-chemin entre les deux scènes dans lesquelles les kilteux puisent leur inspiration. Le morceau "Bres" illustre bien cette dichotomie musicale plutôt bien gérée, dans l'ensemble.

La rythmique laisse peu de place à la finesse, en témoigne "The Mighty Streng". Chœurs inspirés et instruments folks apportent toutefois un peu de souplesse à des titres rugueux et dépourvus de trace de pitié pour l'adversaire. Ces touches folks sont cependant un peu noyées dans la corpulence ambiante.

Dommage, car, appuyer cet aspect aurait fait de Nuada Of The Silver Arm, un grand album.

Si un autre défaut peut entacher le bouzin, c'est celui de son aspect assez répétitif. En effet, nul morceau ne se détache réellement de l'ensemble. Bon disons, que le titre éponyme laisse tout de même quelques traces par sa pesanteur et son court break acoustique. Ainsi, la formation se sort les doigts, fugacement, pour briser l'aspect blockhaus de ces morceaux : comme sur "King Eochaid's Fall" qui pose son break presque heavy.

 

Les Irlandais ont pondu, malgré tout, un solide album, qui à défaut d’être rafraîchissant, comme on dit à le télé, a le mérite de ne jamais lacher le morceau de son (lourd) propos.

photo de Crom-Cruach
le 01/12/2015

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