Chaos E.t. Sexual - Only Human Crust

Après un début en fanfare la première moitié des ansées 2010, avec la sortie coup sur coup de deux albums à la personnalisé affirmée, il faut attendre près de sept ans avant d'avoir des nouvelles discographiques du trio francilien Chaos E.T. Sexual qui revient avec Only Human Crust. J'ai découvert, et avait été bluffé par Ovna, son deuxième opus, avec son mélange entre Doom, Indus et Dub. L'amateur de mix improbables avait de quoi se régaler. Sept ans qui ont été nécessaires et que le groupe a mis à profit pour affiner et infuser sa musique et son concept. Dans ce but, il s'est associé au graphiste Ëmgalaï Grafik, qui a illustré Only Human Crust avec une œuvre toute lovecraftienne (on peut penses à R'lyeh ou encore à la cité de la fin dans Les Montagnes Hallucinées, mais pas seulement). Un beat-maker / batteur et deux guitaristes (dont un six-cordiste baryton), tous trois pouvant chanter, voilà le line-up original de ce groupe original.

Après l’intro « Gansta Doom », monologue en russe (dont je n’ai pas saisi le sens, vous excuserez ma méconnaissance de la langue de Kourouzov), Chaos E.T. Sexual tisse doucement, méticuleusement sa toile pour plonger l’auditeur dans un état de transe qui lui permet ensuite de lui asséner sa vision très négative du monde actuel. Pour cela, il aime manier la répétition des boucles ou des riffs. On pourrait citer en vrac Godflesh, Däleck ou encore Krasseville. Le groupe excelle dans la mise en place d’ambiances post-apo, étouffantes, à la limite de là schizophrénie. Single publié il y de ça deux ans, « La française des jeunes » met en avant des extraits particulièrement édifiants de l’émission culte Strip-tease, témoin de la lente, doomesque pourriture de la société.

Chaos E.T. Sexual a une grosse préférence pour les chemins de traverse, les diagonales, plutôt que les voies toutes tracées et la facilité. Les moments de respiration se font rares, par exemple « El Dorado » et riff typé Pop-rock des années 1990. En revanche, le morceau final « Only Human Crust » est là quintessence de se côté nihiliste et misanthropique qui prédomine tout au long du disque. Huit minutes et quelques de noirceur suffocante, aussi inexorable et malséant qu’un trip de mauvaise drogue. Chaos E.T. Sexual poursuit sur la voie originale qu’il a commencé à tracer sur Ov, en maîtrisant encore plus son propos en évitant les écueils de la facilité qui consisteraient la juxtaposition ou le mélange irréfléchi des styles si différents qui composent son patrimoine génétique.

Xuaterc

le 07/03/2022