Charlene Beretah - Ram

Notre fraisophile mycologue (private joke inside) Tookie vous a parlé du premier méfait sonore de la « jolie Suissesse »... La comparaison avec White Stripes n'a plus lieu d'être, les 2 compères se sont rendu compte que la basse ça déchire et ont embauché Guillaume pour tenir la quatre-cordes. Et puis toujours pas de Popopopoooo !

Cette fois-ci les amateurs de symétrie en seront pour leurs frais... 5 titres ça fait du bancal et puis on va de 2min30 jusqu'à 11min43 (et non le titre de 2min30 n'est pas placé en milieu d'album...)... les amateurs de doom et de boue seront moins surpris car le doom et le sludge se taillent la part du lion ici mais ils sont tous deux assaisonnés avec un peu de tout. Le chant d'Arnaud est toujours hurlé, en colère, sombre, evil et possédé mais il utilise aussi quelques passages où il parle tous simplement (« Call of Darkness » et « Hurt ») mais il frise aussi l'hystérie (toujours « Hurt » dont sa toute fin a capela). Musicalement on passe du calme (l'intro à l'orgue de « Call of Darkness » et donc de l'album, le passage clair et quasi aérien porté par la basse de « Hurt », ou les passages acoustiques de « Kurdes Game ») à la tempête (les passages qui concassent tout de « Hurt » ou le court, rapide et thrashy et puissant « Amazing Disgrace »).

Sludge, doom, puissance, variété du propos, avec ce que je connais je rapproche Charlene Beretah des Italiens de Deadsmoke, une musique colérique et tellurique avec ici probablement des tempos plus variés.

La longueur de certains des morceaux (« Hurt » et « Kurdes Game » dépassent les 11 minutes) ne fait pas obstacle... Ram est en quelque sorte la BO d'une colère noire qu'on essaie de dompter sans y parvenir vraiment.

Ram est disponible en CD et vinyle.

Papy Cyril

le 30/12/2019