Chelsea Light Moving - Chelsea Light Moving

Chronique CD album

chronique Chelsea Light Moving - Chelsea Light Moving

Sonic Youth a toujours sorti des disques de qualité, des disques un peu chiants pour certains (les derniers albums officiels un peu mollassons, les sorties officieuses parfois un peu trop arty – genre,  on fait du bruit et on vous emmerde), mais des disques de qualité tout de même. Dans le même esprit, le dernier album solo de Thurston Moore était «sympathique» dans un style folk/pop à papa, mais il semblait annoncer un renoncement quasi complet aux guitares électriques, aux amplis et aux conséquences d’une trop forte proximité entre les deux : le larsen.

 

De ce fait, ce premier album de Chelsea Light Moving, nouveau projet du bonhomme, perso, je ne l'avais pas vu venir, et cette nouvelle était loin de provoquer l’excitation des zones sensibles de mon cerveau. Je me voyais très bien enterrer cet album  sans même l’avoir écouté. Mais ayant commis l’erreur trop souvent, j’ai tendu l’oreille, et j’ai bien fait, car  crise de la cinquantaine ? syndrome American Beauty ? On en sait fichtrement rien mais toujours est-il que la double séparation Kim Gordon / Sonic Youth (L’un pouvait-il aller sans l’autre ?)  a réveillé les ardeurs soniques de notre quinqua bruitiste.

 

Et l’intérêt d’avoir une carrière étalée sur plus de 30 ans, c’est qu’on peut être à l’initiative de son propre revival. Car c’est un peu ce que nous propose ici le père Moore ; un retour aux sources, et par là même, une relative fraîcheur retrouvée. Un retour non pas au Sonic Youth des débuts et à sa no-wave radicale (quoique par moments…) mais à la période « major » (dans tous les sens du terme) du groupe du début des années 90 symbolisée principalement par le diptyque Goo / Dirty, le tout ponctué d’oeillades appuyées à Daydream Nation, disque de transition et chef d’œuvre absolu du groupe, de par son équilibre parfait entre rock alternatif et digressions bruitistes. 

 

Ici, le résultat est loin d’être aussi parfait, mais avouons-le, c’est cette fragilité qui séduit et qui intrigue au premier abord chez Chelsea Light Moving ; les transitions entre des passages slacker ( assez proches d’un Pavement) et des péripéties sonores variées  sont certes parfois un peu maladroites au sein d’un même morceau, mais on a tellement l’impression de ressentir le plaisir que Thurston Moore prend à moins intellectualiser son propos, à réinjecter une bonne dose de fun dans sa musique (la reprise des Germs, par exemple)  que ces approximations, sûrement volontaires, font du bien. Entouré de sa jeune garde, efficace même si un peu effacée derrière la figure tutélaire, Thuston Moore réintroduit un peu de fraîcheur et de légèreté dans son propos à un moment où l’institution Sonic Youth commençait à méchamment être marquée par la routine et le poids des années, un comble pour la « jeunesse sonique ».    

photo de Crousti boy
le 26/06/2013

1 COMMENTAIRE

Eric D-Toorop

Eric D-Toorop le 29/06/2013 à 12:49:45

Un album assez efficace. Discret pour sa promo, Matador n'en a pas fait des tonnes, et Moore a eu l'air presque de s'excuser.
Le rapprochement avec Pavement ou même Guided by Voices va classer cet album dans la catégorie "pour connaisseurs" alors qu'il est bien plus ouvert que les derniers SY.

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