Chivàla - Boato
Chronique CD album (25:57)

- Style
Screamo / rock - Label(s)
Fireflies Records (FR), Shove Records (IT), Through Love Records (DE), Stonehenge (FR), Pike Records (DE), No Funeral Records (CA), Zilpzalp (DE) , Friendly Otter (US), Long Legs Long Arms (JP) - Date de sortie
27 December 2024 - Lieu d'enregistrement Mat Laboratorio Urbano (Terlizzi / Bari)
- écouter via bandcamp
Sur la pile de dossiers qui s'amoncellent sur mon office de l'open-space des bureaux de la rédac' de CoreandCo, un bout de scotch met bien en évidence un début de chronique jamais achevé, contenant notamment la phrase suivante : « C'est avec bien trop de retard que cette chronique voit le jour, et je m'en excuse platement auprès de Fireflies Records, dont la gentillesse de l'envoi du disque n'a pas été récompensée à temps ».
Cette chronique qui n'a jamais vu le jour devait être celle de Basque, groupe de screamo originaire de l'Ontario que je vous invite à aller écouter ici sans attendre de bafouille, que j'espère malgré tout réussir à écrire un jour.
Pour me faire pardonner, ou tout du moins pour essayer de compenser, ma première chronique de 2025 sera donc une autre sortie de Fireflies Records (associé à d'autres labels), et toujours dans le screamo, avec le très sympathique Boato de Chivàla (que l'on prononce « qui va là »).
Si le screamo italien a vu de très bonnes sorties récemment – on pensera notamment au récent komorebi des Konoha de Modena, mais aussi aux Bolognais de Noverte ou encore à Votto de Piacenza – c'est cette fois depuis les Pouilles, et plus précisément de Bari, que sévit l'orchestre. Ce qui n'est pas commun dans le style, du moins à ma connaissance : excepté les Sud Disorder, dans un registre plus punk hardcore, je pense ne connaître aucun autre groupe de la région.
Sans grande surprise, Chivàla s'inscrivent en plein dans la logique stylistique que suppose le screamo originaire de la botte, à savoir très porté sur les mélodies avec un chant dont les paroles sont souvent perceptibles (souvent proche du spoken word) et qui, malgré quelques fulgurances portées en direction de l'emoviolence, est largement teinté de rock.
La particularité ici étant que certains arrangements et ambiances, doublées de spoken word, évoquent sans aucun doute possible une influence majeure de Envy (notamment sur la seconde partie de l'album : il n'y a qu'à écouter « Non Diremo » ou « Rumore di passi », par ailleurs le meilleur titre du disque selon moi, pour s'en convaincre).
A noter également que l'usage du chant clair (sans parler des passages plus 'parlés' donc) est exclusivement choral, ce qui comme chez Yarostan le rend plus digeste, d'autant plus qu'il a le bon goût de ne pas être utilisé en refrains, mais qui, comme d'habitude chez moi, a tendance à me faire penser qu'il est souvent de trop et casse la dynamique (« Non lascia nulla » par exemple, même si tous les morceaux en ont).
Par ailleurs, une bonne idée sur Boato est que les 'refrains' (dans le sens où les mêmes paroles sont reprises) sont faits avec différents types de chant d'une fois à l'autre : choral/screamé ou 'spokenwordé'.
Et on y trouve de très chouettes moments un peu partout, l'énergie plus punk rock / punk hardcore de « Far tremare il corpo », le riff central de « Non Diremo », la très bonne fin mélodique de « Cuore Di Pietra », ou encore un excellent scream dans l'ensemble dont je regrette personnellement qu'il ne soit pas plus utilisé.
En bref, si Øjne restent en tête de file de l'école moderne du screamo à l'italienne, un bon nombre de formations sont donc à suivre dans le peloton juste derrière, et Chivàla en sont un bon représentant de la frange mélodique et emorock, qui mérite clairement une paire d'écoutes chez les screamsters qui hantent ces pages (et allez plutôt du côté de Noverte ou Votto pour les tendances plus emoviolentes). D'autant plus que sorti en toute toute fin d'année, il pourrait être passé inaperçu.
A écouter en versant une larme sur sa burrata (même vegan).
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