Churchill - Ravage
Chronique CD album (38:14)

- Style
Rock à la vitamine C - Label(s)
Autoproduction - Sortie
2015 - écouter via bandcamp
Quand même, si dans le Nord-Pas-de-Calais on a dix ans de retard, si dans le Limousin tous les allemands de la Wehrmacht n'ont pas encore été informé de l'armistice, il y a un truc pas joli-joli qui se passe notamment dans le reste de la France (mais un peu plus à Paris).
On se copie !
Pour choisir son nom de groupe il y a eu des tas de modes. Les dernières en date : piocher un nom commun du dictionnaire. Merci à Cheveu, Pneu et j'en passe.
Mais s'il en est une actuellement qui fonctionne pas mal c'est de piocher dans le dico...des noms propres. Tant qu'à faire des mecs qui ont une sorte d'aura historique qui touche toutes les générations.
Il y avait donc eu les Jean D'ormesson (avec Julien Doré en lead) ou Bukowski (leur chanteur fait d'ailleurs une apparition sur "Automne"), il y a maintenant Churchill.
Une pochette plutôt sympa : une typo du groupe qui fait plutôt hardcore, un bouledogue (race de l'éternel compagnon de Winston) qui fume un barreau (fidèle à la bouche de Winston) posé sur un costume/cravate de civil (que n'a jamais porté Churchill, lui préférant le noeud papillon [sauf pour la tenue réglementaire d'officier militaire anglais]).
Ça c'était pour ta culture. De rien.
Bref, une piste d'intro lancée par des riffs bien rock sur fond d'hurlement 'n'roll. Ne pas se fier aux apparences.
Et là, piste 2, la surprise.
Thierry Hazard s'est mis au rock. Mais si le mec qui allait danser le jerk.
Bon j'exagère, mais y'a un truc dans ce chant qui prend ses bollocks à deux mains et s'ose à crier l'français !
Pas trop courant (quoique...), osé pour les mots choisis...et réussi.
Si le timbre restera à l'appréciation de chacun, faut quand même souligner que techniquement, ça ne part jamais en couille et que les textes sont bien écrits (et bien plus réfléchis que le souvenir d'une seule et unique écoute laisserait).
Malgré quelques passages où le chanteur en fait des caisses (ex : "Immobile"), en passant du crié bien géré au chant tout en clarté, il fait le job (bien qu'un poil répétitif), avec notamment quelques refrains-radio qui feront sans doute mouche en live.
Puis il est plus qu'épaulé par la prestation virile, mais correcte, de son orchestre.
Des musiciens surmotivés, aux riffs tendant au rock, avec des relents de stoner foufou.
Avec une alliance basse/batterie souvent rapide, toujours bien active, le rythme ne baisse jamais...
On arrive alors facilement au terme de 38 minutes, qui ne cassent pas des briques question émotions, mais un bon moment bien rock...plutôt original. Après tout, des groupes de rock de ce style mi-burné, mi-excité qui osent le français pour diffuser sa sainte parole doivent se compter sur les doigts de la main.
Quitte à copier sur ses camarades, autant le faire dans le style de patronyme que dans la musique. A ce petit jeu, aussi, Churchill a tout compris.
1 COMMENTAIRE
cglaume le 24/11/2015 à 12:39:47
Parmi les patrony-bands, n'oublie pas Henri Death ! :)
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