Clavicule - Garage is dead

• "Le temps ne fait rien à l'affaire" - G. Brassens. 1961

Et apparemment, le rock (et ses digressions) non plus, au sortir de l'écoute répétée de ce Garage is dead. En entrée, le jouissif « Asshole » qui termine sur quelques borborygmes a le bon goût d'être un condensé de ce qui nous attends durant les 43 minutes de ce premier opus éminemment sympatoche.

De Clavicule, on en sait peu, quatuor basé à Rennes, avec une admiration marqué par les discographies conjointes de Ty Segall et de Thee Oh Sees dont les fichiers et autres raretés étouffent leurs smartphones. On les devine autant besogneux que débordés par leurs idées de riffs. Les duettistes Marius/Kamil ont 1000 idées à l'heure, tant que ça fuzze. Appuyé par un batteur-cogneur d'envergure et un bassiste qui sait se faire respecter «CAB », "Special Trip",  le binôme trace des sillons rougis dans un genre un peu poussiéreux qui n'en demandait pas tant.

Rien ne semble pouvoir contrer le plaisir communicatif du groupe, mate-moi ce « The Race » en plein trip grungy estampillé 90's jusque dans les descentes de notes. Dave Ghrol aime ça. « Special trip » convie même les obscurs The Urges, groupe prolo-psychédélique, le temps d'un riff appuyé.

Quand le groupe se veut plus punk, ce sont les Ramones qui sont conviés, et cela ne dure pas trop longtemps comme le veut l'adage « Wake up ».

Des années 90, on retient aussi le fantôme de Kula Shaker quand le groupe se veut plus pop. Plus loin à nouveau The Urges sur l'excellent « Vertigo ».

Et le Garage dans tout ça... bien loin d'être mort, un bon 3/4 du disque est gras et cradingue, la référence à Ty Segal est assumée. Cependant le plus important est que le groupe cherche, le sémillant « Jericho » et se cherche encore. Rendant ce premier jet bien prometteur.

Eric D-Toorop

le 11/09/2020