Darker Days - The Burying Point

Chronique CD album (31:45)

chronique Darker Days - The Burying Point

Question : Darker Days emprunteraient-ils leur nom à Darker Days Ahead de Tragedy ?

Réponse : Probablement pas, car on est musicalement très loin des piliers du neocrust, loin du d-beat et plus proches de la mélodie.

Originaire de Salem, Massachussets, le quintet se revendiquant de l'Horror punk inspiré par les Misfits ou AFI puise logiquement son inspiration dans les légendes de Nouvelle-Angleterre ou les écrits de Lovecraft.

Ce qui donne une idée du genre de « disque-avec-un-crâne-sur-la-pochette » vers lequel on se dirige.

 

Dans les faits, après deux EP sortis en 2018 et 2021, The Burying Point est donc le premier long format du groupe, et si on veut le mettre dans cette petite case de l'horror punk, ce sera essentiellement lié aux thématiques abordées dans les paroles et à cette tendance à souvent se diriger vers du mineur que sur du majeur, pour donner cette dimension fragile et tristoune, mais dans sa nuance « PERSONNE N'A CRAQUÉ ! ». Sinon, on évolue généralement dans un punk rock mélodique parfois à la limite du skate punk.

 

Après, oui, tout ça me rappelle fouchtrement mes années lycées, où Sing The Sorrow d'AFI faisait partie de mes albums de chevet (peut-être me motiverai-je à en faire une chronique rétro un jour). Chez Darker Days, le chant est moins aigü que celui de Davey Havok tout de même, mais il est toujours clair. Très clair. Mais bizarrement, pour une fois, ça ne me dérange pas tant.

C'est probablement que la nostalgie parle (et je pense que le groupe joue carrément cette carte de la nostalgie des trentenaires/quarantenaires), mais aussi que cette voix peut aussi parfois faire penser à Rise Against (« Devil's Night », ou « 1818 », entre autres, où on trouve par ailleurs un feat de TB Monstrosity de Blitzkid), et du coup forcément un peu Bad Religion aussi.

 

Dans la rythmique, on est ici tout de même régulièrement inspiré par le punk-hardcore, là encore un peu à l'image de ce qu'avaient fait AFI dans leurs jeunes années, 'mainstreamisant' leurs racines hardcore pour le rendre plus accessible à un plus grand public, et attirant par là-même un bon paquet de monde vers le petit milieu du hardcore, qui ne s'y serait pas intéressé sans avoir ce genre de groupe-passerelle. Mais bon, ça c'était il y a vingt ans, et je ne suis pas vraiment convaincu que les mêmes recettes peuvent véritablement être réutilisées, parce que pas mal d'eau a coulé sous les ponts, et que ce type de musique n'est plus mise en avant par les stations radio ou quelques émissions de MTV, qui à l'époque ont quand même pas mal contribué à populariser le punk rock (Sing The Sorrow a été disque platine et au billboard, tout de même, en 2004).

 

Pour continuer dans les choses qui fâchent un peu, on peut regretter que trop de refrains s'invitent partout, ainsi que des structures de morceaux souvent très simples, mais bon, c'est un peu inhérent au genre.

Par ailleurs, The Burying Point est peut-être un poil long, avec un petit sentiment de redondance qui s'installe en arrivant sur les derniers des onze morceaux qui le composent, du fait d'une trop grande homogénéité entre les pistes. Et à la longue, tout de même, le chant est un rien pénible, quant bien même il est juste. Mais bon, à l'image de la prod, il est vraiment très propre, et c'est peut-être ça le problème. Du coup, peut-être qu'un nouvel EP aurait suffit, en sélectionnant les meilleurs morceaux pour un résultat finalement plus court et solide.

 

Mais mine de rien, j'ai tout de même apprécié cet album de Darker Days, qui m'a replongé dans un revival lycée qui m'a donné envie de me renvoyer tous les disques qui ont marqué mon adolescence et tous les chouettes moments de l'époque, qui vus de maintenant semblent stratosphériquement lointains.

Si vous aussi vous avez arpenté les rues ou les routes avec ce genre de trucs dans les oreilles quand vous aviez quinze ans, ou si vous avez quinze ans, ça pourra peut-être vous parler, du coup.

 

A écouter en ressortant les vieilles fringues noires du lycée du placard et en époussetant les toiles d'araignées de la planche de skate à tête de mort.

photo de Pingouins
le 22/05/2023

3 COMMENTAIRES

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 22/05/2023 à 14:00:54

Je suis un gros fan de Misfits mais qu'est-ce que la scène, qu'il ont fait naître, peut être paradoxalement mièvre, à 1000 lieues de la sauvagerie de la bande à Danzig !! D'ailleurs sans lui, le combo est devenu lui-même une baudruche vide.

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 22/05/2023 à 14:01:55

D'ailleurs dans la data base c'est The Misfits.

Pingouins

Pingouins le 22/05/2023 à 15:47:37

C'est clair que c'est du très gentil de chez très gentil. Comme au final pas mal de groupes qui se revendiquent de ce courant. Bon en fait je redis ce que tu dis mieux toi-même, du coup je me tais.
Je rajoute un lien pour que le nom renvoie sur leur page, merci du coup d'oeil !

AJOUTER UN COMMENTAIRE

anonyme


évènements