Disappears - Era

Exit Steve Shelley, mais la donne...change puisque Disappears, déjà auteur d'un excellent et inaugural "Pre language", radicalise son discours et creuse le sillon de son rock froid et bruitiste, entre APTBS et Joy Division, pour situer de façon approximative. Un chemin de traverse plus "pop" est emprunté (le très beau "Era") et quasiment partout ailleurs, c'est un rock glacial, groovy aussi à la GVSB (Power) qui est mis en avant.

Soniquement, les gars de Chicago font feu de tout bois, ont des idées à la pelle et font dans l'obscur ("Ultra" et bien d'autres), se limtent à sept titres, ni plus ni moins, et valident le contenu de leur premier jet. Le rythme peut se faire pesant ou soutenu ("Weird house"), les basses rondes, les guitares tranchantes; le résultat, lui, est de taille et place Disappears en bonne et due place. Même les essais étendus (ici, trois sur sept dépassent largement les cinq minutes) font leur preuve, l'effet psyché vrillé du à la répétition des motifs et ambiances amenant un plus incontestable à l'album.

"New house", ultime plage du travail fourni, met même en place une trame lente, barrée, céleste, qui accroit le champ du groupe et l'éventail de l'opus, entêtant, hors-normes et définitivement excellent, dans le sillage de ce "Girl" inaugural abrasif, compact et déchiré, pépite froide parmi d'autres au sein d'un rendu qui permet à Disappears de franchir dans le même élan un pallier supplémentaire et le cap, fatidique, du second album.

Refuse to keep silent

le 11/09/2013