Dodecahedron - Dodecahedron

Chronique CD album (52:22)

chronique Dodecahedron - Dodecahedron

Ça peut ne pas vous rassurer pour la suite, mais je le dis d'entrée, je n'ai jamais été un grand amateur de Black Metal. Se grimer la gueule et courir dans la neige avec un flambeau à la main ça ne m’a jamais vraiment émoustillé (haaa les clichés sont tenaces!). Cependant, je crois être assez sûr de mon coup en disant que j’ai là une petite pépite.

 

Ces dernières années j'ai commencé à surveiller du coin de l'œil certains groupes loin d'être inintéressants, et à en apprécier leur musique. Comment se fesse-t-il? Comme dans tout genre, certaines brebis galeuses tendent vers quelque chose de différent, voir carrément hybride. Par exemple une frange s'est clairement distinguée, récemment, en incorporant à son Black Metal d'origine quelques élans de post-hardcore (voir post-rock) mélodique (Deafheaven, Liturgy). Le Black Metal a ainsi fait un pas vers moi, je fais donc moi aussi un pas vers lui... je suis aussi tombé en admiration pour les français de Deathspell Omega. Là aussi on nage en terrain hybride, où atmosphère pesante et crasseuse propre au Black se mêle aux structures plus techniques et aux mélancolies latentes que l'on retrouve respectivement dans le math core et/ou le post-hardcore (haaaaa, je suis ravi de remplir mon rayon d'étiquettes!). Et c’est sans parler de Blut Aus Nord, The Great Old Ones, Wolves In The Throne Room et de Celeste entre autre. Donc quelle bonne surprise fut ce premier album des Néerlandais de Dodecahedron, que je placerais sans trop hésiter dans le même panier que les français de Deathspell Omega, quoique peut-être que Dodecahedron se trouve être un peu plus abordable. "un peu" j'ai dit. Car d'un point de vue technicité on est servi, sans toutefois sombrer dans le démonstratif, et niveau ambiance ("Descending Jacob's Ladder") c'est quand-même pas la fête à la palourde...

Le batteur est franchement impressionnant, enchaînant sans temps mort tantôt plans alambiqués, tantôt groovy, voir même parfois jazzy... Le son est étonnamment assez naturel (fichtre que ça fait du bien d'entendre une batterie qui ne fait pas plic-ploc-plic-ploc-plic-ploc) mais reste fort heureusement, pour l'ensemble de la prod, plutôt froide. Les autres membres ne sont pas en deçà, bien au contraire, chacun excellent dans son rôle. Que dire de plus…


Dodecahedron nous fait la leçon, navigue intelligemment entre ambiance pesante et blast syncopés, entre dissonances à foison et beauté maculée (mention toute particulière au riff de "View from Hverfell I" et à celui en seconde partie de "View from Hverfell II"), et nous livre un album majeur pour cette année 2012.

photo de Sam
le 08/11/2012

2 COMMENTAIRES

mat(taw)

mat(taw) le 09/11/2012 à 09:15:56

mais dites donc c'est que ça a l'air pas mal tout ça

R.Savary

R.Savary le 09/11/2012 à 09:46:37

Bin oui ! Tous les groupes que tu cites, c'est du Pink Floyd des années post-flower power et post années 90 et ça peut donc plaire à un max de monde ! C'est la zic qu'aurait fait Syd Barrett si il avait pris du crack plutôt que des LSD et de l'herbe

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