Doppelgänger - Memento Mori

C'est pas que j'm'étais emmerdé sur le premier EP, mais Doppelgänger n'était jamais ré-apparu sur ma platine une fois la chro du premier EP écrite. 

Ça fait donc d'autant plus plaisir de le retrouver et de lui coller un 8/10 qui satisfait mon besoin de noter sans finir dans la secte de l'Education Nationale.
 

Si le groupe mérite son bon point, c'est parce qu'il a tiré les leçons d'un premier EP qui tatônnait sévère. Là on est dans le dur pendant un gros quart d'heure.

Déjà les mecs se sont armés d'un bon son, bien béton, qui les met en valeur. Parce que si ce n'est pas non plus la foire à l'originalité, c'est la fête de l'efficacité.

Echauffez-vous bien les gars si vous croisez le groupe en concert, parce que les compos laissent entendre que la distribution de caramels est infinie. Rien à voir avec ceux que ton papy te refilait le mercredi aprem' pour que tu te sentes quelqu'un...d'exceptionnel.

Ça part avec un titre coup de poing : direct avec un aspect mélodique, un jeu à deux voix, pour un morceau qui n'est qu'un petit amuse-bouche pour une suite un peu plus "metal", ou en tout cas plus agressive.

Parce que s'il y a du Metal... il est bien hardcorisé.

Reprenant l'idée d'une voix bien brutale avec une autre plus claire, et de compositions alternant puissance avec des passades d'un calme...relatif.
Loin de basculer dans la tendresse, Doppelgänger fait tout de même l'effort de baisser le tempo et la virulence, histoire de ne pas nous servir une soupe continuellement brutale.

Un besoin qui se fait ressentir également sur le troisième morceau qui sert un peu de tampon sur cet EP. Un peu plus mou, avec des relents lointains de stoner, il passe vite aux oubliettes : faut dire qu'il est poussé au cul par "Wrong day, wrong place..." qu'un Alzheimer n'oublierait pas.

Un riff, une rythmique punk hardcore old school et un double chant plus moderne, ce titre met encore plus en exergue les désirs du groupe de caler un peu de clarté aux côtés du guttural. Le résultat sur un solo foufou et un finish toute en ardente violence donne un avant dernier coup de chaud...

...parce que lorsque s'en suit "Car crash", on sent bien le désir du groupe de marquer l'esprit de l'auditeur une dernière fois. Et là encore se complique la tâche des gens qui veulent toujours poser des étiquettes, comparer, trouver des références et influences.
Il y a de tout, entre metal qu'il soit thrash ou même un peu néo, mêlé au hardcore mélo ou old school.
Il parait que les mix les moins identifiables sont souvent les plus personnels, les meilleurs...et comme ça suit à la réalisation, on peut en arriver à cette conclusion qui est le produit d'une longue et fine analyse : cet EP a bien de la gueule !

Tookie

le 14/03/2016