Dreameater - Cold

Chronique CD album (35:08)

chronique Dreameater - Cold

Pour une fois, on va essayer de ne pas s'étaler sur des kilomètres de lecture. Dreameater nous viennent de cette riante contrée qu'est l'Angleterre. De Andover plus précisément. Et croyez-le ou non, là-bas, c'est le sud. Sauf que c'est un sud où il flotte, ça caille, il fait gris, et où la gastronomie reste douteuse pour nos palais de fragiles méditerranophiles. Et du coup, Dreameater, ils ont un peu la rage.

 

Voyez déjà la pochette de ce premier long format, Cold (ça ne s'invente pas, hein) : elle est bien dégueulasse comme il faut, mais elle a au moins le mérite de bien faire comprendre qu'on n'est pas là pour tricoter des colliers de fleurs en papier crépon. D'autant moins que le papier crépon, sous la pluie, c'est pas ce qui... enfin bref, on s'égare. Pour la petite histoire, le concept de ce disque est de parler de la première vague de folie meurtrière d'un serial killer. Voilà ça posé.

 

M'attendant plutôt, d'après les prémisses esthétiques posées noir sur blanc, à une performance orientée crust/grind/deatho-quelque chose, quelle ne fût pas ma surprise (et ma curiosité captée) de tomber, dès l'ouverture du premier morceau « dontprayforme », sur un fond plutôt électro et une voix certes hurlée, mais au flow à mi-chemin entre hip-hop et vaguement trap. On retrouvera d'ailleurs ce type d'arrangements sur plusieurs morceaux (« Hate Me », « Disappear »...).

 

Pour le reste, articulé autour, on aura du gros breakdown hardcore metalcorisant « en-veux-tu-en-voilà-y'en-a-un-peu-plus-je-vous-le-mets-quand-même-c'est-pas-une-question », histoire de casser des bouches, un son très moderne dans ce type de hardcore, qui rappellera celui de Vein.fm ou Knocked Loose, plusieurs voix qui donnent une vraie vie aux morceaux, et une belle dynamique d'ensemble.

 

Ensuite, « I Play God » et son break final feront mal, « No Sunrise » aura un côté un poil plus classique du hardcore moderne tout en s'approchant de certaines Meshuggheries (et encore un gros breakdown), « Hate Me » un côté vaguement dark-orientalisant sous sa rythmique trap&hardcore, « Self Destruct » un riffing bien gras qui fait plaisir et son quoi ? Son bon gros break évidemment, lent et lourd, à faire pâlir le plus pachydermique des deathcoreux.

 

Dans les morceaux suivant, toujours des trucs dans ce style, du qui tâche, qui pique, qui laisse de jolis hématomes tout de même, qui s'occupe de reconstituer un environnement avec la même quantité de matière mais recomposée sous forme de débris. Et là-dedans, du groove ma bonne dame, ça rebondit bien comme il faut, ça dodeline du chef sans trop se faire prier.

 

Le côté metalcore s'exprimera un peu plus clairement sur « Torment » ou « Fall », avec même des voix claires (qui font un peu le même effet, avec les mêmes travers en ce qui me concerne, que chez Devil Sold His Soul, même si ces derniers sont plus postcore, avec l'entremêlement des différents chants). Non sans oublier un petit breakdown des familles.

 

Bref, z'avez compris : du pas gentil, du hardcore moderne, des parties électro/hip-hop avec flow hurlé, du gros breakdown. Plutôt une bonne surprise, rafraîchissant dans sa volonté de jongler avec différents univers et satisfaisant dans le constat qu'au final, ce qui est chouette, c'est de tout péter.

 

A écouter dans une ruelle sombre de 2040, avec un bandana noir et un pistolet à breakdown.

photo de Pingouins
le 26/11/2021

7 COMMENTAIRES

cglaume

cglaume le 26/11/2021 à 10:57:49

Putain dur à cuire le nouveau Dream Theater !! :D

Pingouins

Pingouins le 26/11/2021 à 11:57:00

Ah oui ça peut faire un drôle d'effet si on a lu trop vite !

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 26/11/2021 à 16:38:56

Avec des textes en français, ça aurait été une version super crade de Freedom For King Kong. J'aime donc.

el gep

el gep le 26/11/2021 à 17:03:21

Glaume, j'ai failli faire le même genre de blague avec Masada chroniqué ces jours-ci aussi, tu type "Ouaaaah John Zorn s'est mis à l'emocore skramzy ?!?!", mais j'ai pas osé.
Tu oses tout mon cochon. Euh lapin.

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 26/11/2021 à 21:38:22

Putain Gepeto, parfois pas facile d'encraber ce que tu causes... (perso)

el gep

el gep le 27/11/2021 à 09:54:25

Tu comprends pas ce que j'écris ou ça te gonfle ce que j'écris ou les deux? Ehéh!
Y'a une faute de frappe "du type", pardon.
Et Masada, le groupe d'emocore, c'est aussi un projet de... John Zorn, un vrai homonyme.

CROM

CROM le 27/11/2021 à 11:41:42

Ah mais c'est toujours hyyyyyyper intéressant... mais je comprends pas tout. Masada, je croyais que c'était un général romain déjà.

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