Eric In The Kitchen - A heart of clouds and stars

Chronique K7 (47:01)

chronique Eric In The Kitchen - A heart of clouds and stars

Avec un pareil titre d'album, on pouvait s'attendre à un album de post-rock -classique- aussi contemplatif que désabusé. Mais voilà à la cinquième écoute, force est de constater que la pièce dépasse de loin cette considération. Autopsie d'un album aussi minimal que varié.

 

Le titre éponyme introductif repose sur un battement de pied, et 2 accords qui varient à l'octave sur le plus haut avant qu'une guitare additionnelle toute en brillance et une batterie squelettique viennent renforcer le propos. C'est juste beau et plein d'émotion. « Insane » joue sur les cordes au propre comme au figuré, celles des guitares, celles de la gorge. On comprend davantage la difficulté de trouver les mots dans « the situation », ces chœurs en rappellent d'autres. Ici la voix a toute son importance, balayant du même coup, l'à-priori post-rock du début, nous sommes dans quelque chose de plus épuré, de moins démonstratif mais qui retient toute l'attention. La position idéale pour écouter cet album est assise. Sur le sol, sur une chaise, une marche d'escalier. Le mouvement physique est comme anesthésié.
Et puis, il y'a ce son pur qui prend son ampleur dans les quelques accords de « wake the night ». Voilà la contemplation. Une première partie d'album qui se clôt par le très poppy comme son nom l'indique « Pop Evolution Soccer ». Sorte de faux tube indie qui rend hommage aux nineties chères à Lou Barlow et particulièrement son Folk Implosion.

 

Quelques mots sur le groupe en lui-même, projet d'un seul homme Eric Delsinne avant de prendre une forme plus rock en live avec des musiciens additionnels. On apprécie d'autant plus, tous les ajouts que l'on retrouve sur les titres, comme cette envolée gazière à la fin de « Pop Evolution Soccer ». « Another man » reprend les choses là où elles étaient avant le single. Plus loin « The Wedding song » appuie davantage la position de la voix, qui finalement à le rôle majeur dans ce disque, rôle largement compensé par la richesse des arrangements, leur finesse ; éclatants davantage dans la suite « expectations of a married man ».

 

On entre dans ce disque, comme on entre dans les œuvres marquées par leur temps et qui passent toutes les années avec la même saveur. On pense à Joy Division, pour l'état d'esprit, avec un point de vue beaucoup plus acoustique, on pense encore davantage au 41 de Swell, véritable album-grand frère de ce A heart of clouds and stars. Le trio de San Francisco devenant du même coup la référence directe pour cet album. Les 7 minutes 48 du terminus « fly away »reposent dans l'odeur du café encore fumant, renversé par la bourrasque électrique ultime.

 

A heart of clouds and stars parle au coeur qu'il soit dans les nuages, les étoiles ou non.

 

photo de Eric D-Toorop
le 28/01/2014

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