Ershetu - Yomi
Chronique CD album (45:57)
- Style
Black Metal cinématique - Label(s)
Debemur Morti Productions - Date de sortie
08 novembre 2024 - Lieu d'enregistrement Earthsound Studio
- écouter via bandcamp
La question tacite qui s’était posée après la sortie de Xibalba, le premier album d’Ershetu, à savoir si la suite n’allait pas tarder, trouve aujourd’hui sa réponse. Interrogation légitime au regard de l’emploi du temps plus que chargé de ses protagonistes. À peine plus d’un an sépare les deux sorties, toujours chez Debemur Morti. Le groupe conserve cette originalité : sa musique est conceptualisée par Void, mise en forme et arrangée par Sacr, tandis qu’Intza Roca et Vindsval (est-il encore besoin de le présenter ?) se chargent respectivement de la batterie et de la basse ainsi que de quelques parties de guitare. Ce dernier remplace également Lars Are Nedland (là encore, est-il nécessaire de le présenter ?), qui illuminait de sa classe Xibalba, derrière le micro. La présence du Norvégien avait dû faire polémique à l’époque, puisque le groupe avait proposé une version purement instrumentale de son premier opus, et puisqu’on ne le retrouve pas sur 黄泉 / Yomi.
Alors que Xibalba explorait les traditions mayas autour de la Mort et du Popol Vuh, Yomi se concentre sur leurs pendants shinto, autour des concepts des kamis et du monde des morts. Pour mettre en musique tout cela, Sacr œuvre toujours dans un Black Metal hautement cinématographique, ésotérique et mystique, renforcé par l’utilisation d’instruments traditionnels japonais, en particulier le shamisen ou le koto. J’avoue être moins sensible à l’esthétique extrême-orientale (qu’est-ce que j’ai pu batailler pour ne pas jouer à L5R…), et de ce fait, avoir été moins réceptif à ce nouvel opus d’Ershetu, qui pourtant ne manque pas d’attrait.
L’absence de Lars Are Nedland y est certainement pour quelque chose. Non pas que la prestation de Vindsval au chant soit décevante, bien au contraire. Cependant, le compagnon de Cornelius Jakhelln apportait un souffle épique à Xibalba, alors que le Français adopte un registre plus monolithique. Cela dit, il apporte indéniablement une dimension plus sombre et angoissante à l’œuvre. On ne peut assurément pas parler de déception, mais j’avais trouvé les débuts discographiques du groupe tellement monstrueux que je ressens ce Yomi comme (très) légèrement en dessous. L’effet de surprise dissipé a peut-être aussi influencé mon jugement. Mais qu’on ne se méprenne pas : cet album est monumental.
"Symphony of the New World -
Waiting for the end of the world"
1 COMMENTAIRE
Thedukilla le 23/11/2024 à 11:55:36
Complètement raccord avec ta chro : un grand album, qui n’est tenu éloigné du sublime que par l’absence de Lars au micro.
J’apprécie toujours énormément ce que fait Vindsval, et sa prestation est remarquable sur tous les plans, mais je ne peux pas m’empêcher de penser à ce qu’aurait pu donner l’alliance des deux derrière le micro…
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