Esmerine - Dalmak

Chronique CD album (42:15)

chronique Esmerine - Dalmak

"Dalmak" n'est pas d'aujourd'hui, ni même d'hier. 
2013. Près de trois ans. Depuis on ne compte plus les sorties qui ont poussé nos oreilles à oublier cet album. A oublier d'en parler.

Pourtant, alors que Proust le cherche encore, nous avons retrouvé le temps perdu et allons réparer ses manques. Quitte à faire des impasses, raccourcir cette chronique et aller à l'essentiel.
 

Trop nombreux sont ceux qui parlent d'Esmerine pour son line-up bien connu des fans de post-rock historique avec GYBE! et A silver Mt Zion.

Mais parlons musique plutôt que musicien...tout en s'efforcant d'être clair et de faire simple...car Esmerine est une bête complexe.
Marimba et violoncelle ne sont pas des instruments auxquels nous sommes habitués chez Coreandco.

Pourtant, rares sont ceux qui savent nous plonger dans une profonde mélancolie en l'espace de trois frottements de cordes, ou qui réveillent notre candeur enfantine en trois notes.

Puis Esmerine est allé plus loin, beaucoup plus loin que son Canada natal pour enrichir sa musique. Entourée de musiciens turcs, la formation provoque un mélange des genres inattendu avec des relents orientaux dans cette tristesse occidentale.
 

On parlerait bien de poésie. Parce que c'est beau. Parce que c'est triste. Parce qu'on ne trouve pas d'autre terme pour qualifier ces 9 titres qui traînent parfois quelque peu, mais qui nous emmènent bien loin de nos tracas quotidiens vers des questions sans réponses.
On imagine, on cherche à comprendre l'inexplicable...puis finalement on ne se laisse happer que par la musique : parce qu'elle est plus forte que tout.

Inutile de pousser le volume jusqu'à son maximum pour apprécier une production incroyablement équilibrée. Tous semblent s'être mis en sourdine, cuivres comme percussions, mais tous soufflent, frottent ou tapent en douceur, en finesse et prennent le temps d'installer des ambiances en 7 minutes comme en trois.

Patient, Esmerine et son orchestre ne nous invite pas au voyage : il nous l'impose, en douceur, avec quelques sonorités teintées de tristesse, sans jamais tomber dans le lugubre.

L'album semble trop riche, trop touffu, voire même confus.
Mais il est juste "confusant" car il nous ré-apprend à contempler, profiter d'un monde que l'on traverse à toute vitesse.

Voyez "Dalmak" comme cette lumière au bout d'un tunnel qui vous attire irrésistiblement. Vous l'atteindrez au bout de 42 minutes, bien que la clôture ne laisse un petit goût d'inachevé (sur "Yavri Yavri")...mais, à ne pas en douter, vous y retournerez.

photo de Tookie
le 30/11/2015

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