Farsoth - Morbid Symphonies
Chronique CD album (44:19)

- Style
Swedeath, OSDM & co - Label(s)
Black Lion Records - Date de sortie
24 novembre 2023 - Lieu d'enregistrement Studio Claustrophobic
- écouter via bandcamp
Avant d’être un groupe de Death à l’ancienne, Farsoth est d'abord une bande de fans de cette soupe métallique à gros grumeaux servie à volonté au sein de la scène qu'ils ont choisi d'intégrer. On parle de Swedeath, de Death old school, de goules qui copulent dans la gadoue, oui, c’est bien ça. Vous me direz à raison, vu à quel point ce genre de musique est peu bankable, ce statut de fans-avant-tout est le lot de la grande majorité des formations le pratiquant. Car quel intérêt, sinon (... conclure avec des groupies ? vous êtes sérieux ?), de jouer devant Roger et Mireille dans les MJC des sous-préfectures, et de se faire démolir dans les chroniques Insta'grim d'Hugo-thic, l’influenceur « zic' » des 12-18 ans ?
Comme beaucoup d’autres, donc, Farsoth est un fin gourmet qui aime touiller les décibels dans une grande marmite de purée guitaristique parfumée à la HM-2. Il aime également les mélodies héroïquement funèbres (puisées tantôt dans le registre Death/Black, tantôt chez Edge of Sanity et Amorphis), le groove du brontosaure à la saison des amours, les cordes vocales de lépreux, les rythmiques vivifiantes et autres seaux de vomi tombant inopinément sur le malheureux ayant ouvert la mauvaise porte au mauvais moment – souriez, c’est pour Bizutage TV !
Mais crénom, puisque manifestement jusqu’ici rien ne semble différencier fondamentalement ces Suédois (en plus ? Quelle originalité !) de leurs pairs, pourquoi devrait-on s’y intéresser plus particulièrement ? Parce qu’ils envoient plus fort (plus loin, cf. « far » ?) la soth ? Parce que le hasard a voulu que leur line up soit placé sous le signe des 4 J (Jonas + Johnny + Jari + Joakim) ? Parce qu’Alexander Högbom (October Tide) vient mêler ses postillons à ceux des copains sur le morceau-titre ? Parce que les loustics ont temporairement confié les baguettes à Teddy Möller (multi-instrumentiste aujourd’hui casé dans Loch Vostok, mais ayant participé à une myriade de groupes et albums dont le Expanding Senses de Darkane et le City de SYL) ?
Meuh non. On s’intéresse au fond, ici, voyons. Pas aux paillettes.
Le truc c’est qu’avec leur second album – Morbid Symphonies, donc – les gugusses ont composé un véritable pot-pourri de passionnés. Ce genre de best-of qui fait assez exhaustivement le tour du genre, et contient tous ces savants gimmicks qui nous dressent les poils comme autant d’amateurs de Danette. Et pas juste de bêtes caricatures de morceaux à exhiber en qualité d’échantillons représentatifs, histoire d’expliquer au petit neveu « Tu vois, ça c’est une mosh part », « Tu vois, ça c’est des D-beats », « Tu vois, ça c’est du Death’n’Roll »… Non, de vrais putain de morceaux, qui font sourire bêtement, donnent envie de devenir grizzli, sentent bon la testostérhinocérone, sont immédiats donc relativement simples, mais pour autant pas fainéants – bandants même, ouais, carrément !
Hop, je vous embarque pour un rapide tour du proprio. Qui se concentrera sur le plus-meilleur-du-Groââr. Auquel appartient « Hate », le titre d’ouverture, qui nous réoriente sans états d’âme la cloison nasale à coups de parpaings. Mais qui intègre également les états d'âme d'une lead batracienne à son bouillonnant magma. « Morbid Symphonies » lance son destrier fulminant dans les pas de Genghis Khan, et finit les sabots en sang après avoir accompli un massacre homérique. « Afterlife » mêle les températures négatives de Dissection avec les marécages du Swedeath pour creuser plus profond et tirer quelques larmichettes aux guerriers harassés. « Provoke Me » fait se rencontrer « Bibopeuloulah » et « MouOu-Eu-ââÂÂrh » avec la gouaille mauvaise de Wolverine Blues. Quant à « Infernal Bondage », ses tirades de Manson (Charles, par Marilyn), son mid-tempo de panzer et ses manières de rustaud en font la formule idéale pour devenir reptile. Ou bovin. Ou tout animal pas forcément finaud, mais vraisemblablement heureux.
Alors rustres de tous poils, Cromy crêtus, zombies velus, métalleux bourrus et pedzouilles du cru : rejoignez la procession Morbid Symphonies, rincez-vous les feuilles à cette fontaine adipeuse, laissez votre Ça bâillonner votre Surmoi, et communiez à l’unisson de vos camarades entombedophiles en la sainte chapelle de la Béatitude HM-2zienne !!
La chronique, version courte : Morbid Symphonies est un best-of Swedeath & OSDM de tout ce qui se fait de mieux au pays de la HM-2, des rythmiques fend-la-bise et des guitares hululant dans la brume. Les décibels y sont bourrus, les mosh parts pachydermiques, les mélodies nocturnes, le groove guerrier. On y croise la bande à Skogsberg, les visions grandioses du Death/Black, ainsi que les chenilles du Death à blindage épais… Bref, tout ce qui fait bicher le barbare de bon goût. Classique mais pas générique, ce deuxième album de Farsoth est la promesse de tranches de barbaque et de coups de matraque aphrodisiaques !
2 COMMENTAIRES
Crom-Cruach le 13/02/2024 à 11:12:24
Au final, je suis moins enthousiaste que toi. J'ai préféré ainsi le Endseeker dans le même genre de marmite.
cglaume le 13/02/2024 à 12:11:46
Il est tombé pile-poil au moment où j'avais envie de ce genre de popote. Du coup je me le suis acheté 🤘
AJOUTER UN COMMENTAIRE