Fashion Week - Prêt-à-Porter

Chronique CD album (31:59)

chronique Fashion Week - Prêt-à-Porter

Je crois qu'il est temps pour moi d'enfin raconter quelques conneries.

Si j'ai bien conscience que la plupart des groupes français de Rock au sens large sont quasi-totalement influencés par une esthétique de la musique totalitairement américaine, il reste que les ricains ne feraient pas les choses de la même manière, qu'ils ne percevraient pas la musique comme ces tapettes d'européens.

Tant qu'il y a de gros amplis qui crachent fort, que ça joue en place avec la gniaque, ça peut pas être mauvais. Quand bien même l'immense majorité des groupes français sembleraient justement fonctionner ainsi, en copiant les copies de copies américaines. On s'éclate, quoi !

Mais il faut toujours qu'il y ait un frenchy eunuque en tutu pour faire remarquer que le gros son et les gros riffs, ça va bien cinq minutes, mais on pourrait peut-être demander un peu plus, ou autrement, ou plus tordu, ou plus bizarre, plus latin, plus délicat dans la sauvagerie, un peu de finesse, d'humour, de profondeur, de délire, de double sens de lecture, de nouveauté vague... Des trucs de tapettes d'européens, quoi !

Et si, on le verra, dans un sens Fashion Week ne manque pas entièrement d'une certaine bizarrerie, c'est exactement ce genre de réflexion hautement sensible et juste que fait naître ce disque dans mon esprit malade d'intello précieux et prétentieux :

« Ouais, y'a des gros amplis et des gros riffs et des fois même qu'il prend une grosse voix de colère, le monsieur derrière le micro. Mais bon, y'a pas un peu autre chose à se mettre sous la dent, là ? »

 

Voyons cela.

 

Premier riff. Genre cauchemardesque, déjà vu mille fois, partout ailleurs. Blam, arrêt direct.

Voix claire, vaguement grungy désenchantée, qui renchaîne sur le riff d'avant. Stratagème typique de « après le Hardcore », classique en un mot. Gros son, certes. Mais bon.

Suit "Chorusace" dont je ne pourrais guère en dire plus. Merde, on se fait chier ! Bon, il s'éclate bien les cordes vocales, le type, roooooh...

C'est pas l'originalité qui les prend à la gorge et les empêchera de respirer... Vraiment du prêt-à-porter, éhéh !

« Oh mais attends, comme ça chie en live, mon gars, tu ramasses tes dents ». Ma foi peut-être, mais qu'est-ce que ça peut me foutre, présentement ?

 

Sauf que les lignes de voix claires sont parfois... bizarres. Voire carrément bizarres, comme dans le troisième titre. Je ne sais pas si c'est juste mal branlé, complètement maladroit, mais ça aurait presque un certain charme en fait. Disons en tous cas que soudainement, l'oreille est happée par cette tentative pour le coup originale.

Malheureusement, ce n'est le cas qu'en de très rares occasions, on aura même droit à du chant carrément FM, tout clair et mielleux, typiquement ricain, dans son sens le plus vulgaire et pas fin. T'imagines...

Je suppose qu'ils ont trop écouté leurs petits copains de Helms Alee dernièrement ("Fur Free Friday" et ses mélodies grattes et chants, entre deux plans Nu Metal), et qu'ils n'en ont pas retiré le meilleur... Tantôt ce n'est pas désagréable, tantôt on n'écoute plus.

Tantôt on se tape du tragique avec un piano glacé qu'on imagine tout blanc dans une pièce nue – "Klosstrophobia". Totalement cliché mais pas vilain, avec des paroles amusantes « I'm so glad I've never met you / I'm so glad that we're not friends / You've got yours, you can have mine / Hope we never make amends » et un son super épais qui écrase tout sur les passages mammouths. Malheureusement le coup suivant du ping-pong de réponses chant hurlé/chant clair est désastreux. On dirait un tout jeune groupe, encore enfantin, sans recul.

 

Et il ne reste plus qu'un interlude qui sert à rien avant le dernier morceau qui comporte un passage éclair à la Jesus Lizard mais aussi d'autres à la... Linkin Park. Horrible. Mais qu'est-ce qui leur est passé par la tête ? Le plan de gratte à 01:40 est pourtant carrément barré. C'est de l'humour ? Du coup, mon tutu ne comprend plus, là. De l'humour français vu par les américains ?

« Non, non, mec, c'est du Noise Rock avec des grosses burnes ».

Ah bon.

 

Incompréhensible.

Mais vous pouvez écouter là-bas.

Moi je retourne me manger le dernier Pord.

Na.

 

N.B.: (après chronique) Et comment ne pas s'agacer quand on voit leur page facebook...  Les types semblent tellement avides de "références" qu'ils ne peuvent pas s'empêcher de mettre que un-tel a bossé pendant 10 ans dans un club de légende et qu'il a été technicien ou chauffeur (!!!) pour tel ou tel groupe.

Nan mais les gars, vous tentez désespérément de vous coller des bouts de patch de la (très relative) gloire (des autres) sur la tronche comme faire-valoir, ou quoi?!?

Je ne comprends pas ce monde je ne comprends pas ce monde je ne comprends pas ce monde...

photo de El Gep
le 10/04/2015

8 COMMENTAIRES

pidji

pidji le 10/04/2015 à 10:02:46

Quel que soit l'album ou quelle que soit la note, c'est toujours un plaisir de te lire, El Gep ^^

el gep

el gep le 10/04/2015 à 11:51:50

Merci Pidji! Surtout que je ne vais pas me faire de copains avec celle-là, mais bon...
La sincérité, y'a qu'ça de vrai, ahah!

cglaume

cglaume le 10/04/2015 à 12:37:02

J'en rajoute une couche derrière le patron, avec le même fond de message ;)

Jull

Jull le 10/04/2015 à 20:29:04

J'en rajoute une couche aussi... C'est vraiment pourri!

el gep

el gep le 16/04/2015 à 11:04:10

Je suis surtout atterré (après chronique je suis allé lire quelques autres textes ailleurs) par le nombre de types qui ont pris la fausse bio du groupe comme du tout cuit.
Allô? 25 millions d'exemplaires vendus dans le monde? Des références à Nirvana partout... Une mort supposé de leur leader, un groupe formé en 1987, un album de 1993 appelé "In Uterus"...
Les chroniqueurs n'ont aucun humour ou sont complètement stupides... L'un n'empêche pas l'autre!
Les gaillards doivent bien se marrer.

Tookie

Tookie le 16/04/2015 à 11:15:02

Putain, j'suis allé voir sur le net du coup...c'est affligeant...
Les chroniqueurs ne sont même pas fans de musique pour recopier ça comme ça.
Hallucinant.
Et pour l'album, j'ai écouté deux titres, je ne m'y suis pas fait. non plus..

fred_pigbearman

fred_pigbearman le 31/08/2015 à 12:43:10

Quand j'ai commencé la lecture de la review je pensais que comme moi le chroniqueur (chroniqueuse d'ailleurs) devait forcément aimer ce disque. c'est vrai qu'à la première écoute c'est gros y'a des cris du sons lourd, ça décolle comme il faut.
Mais en lisant la chronique tout en ré écoutant l'album, je ne pouvais pas m’empêcher de penser que oui c'est quand même un peu lisse sur les bords et que tout cela reste sous influences (maitrisées ) certaines. Mais y'a des titres qui sont imparables : fur free friday quand même. Ça m'a donné envie de rallumer la lumière et de retrouver les riffs à la grattes !!
Quand je vos la note de 3/10 je suis plutôt content d'avoir eu des encouragements pour l'originalité de notre EP de la part de Pidji

cglaume

cglaume le 31/08/2015 à 16:26:32

Non non: LE chroniqueur :)

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