Feral (swe) - To Usurp The Thrones
Chronique CD album (06:43)

- Style
Swedeath - Label(s)
Transcending Obscurity Records - Date de sortie
18 octobre 2024 - écouter via bandcamp
Serait-ce le split Made As Those Who Are No Longer Alive pondu avec leur monstrueux compatriotes de Crawl en 2023 qui a gonflé le mojo de Feral ?
Possible, car jusque là les Suédois se complaisaient crapoteusement sur le banc collant des remplaçants du Swedeath.
On les voyait du bout du marécage depuis 2007. On attendait qu’ils sortent la démastiqueuse sonore sur le terrain du Death bien typé. Mais à chaque foi tel un pet vaginale de nonne décatie, cela faisait du bruit pour donner bien peu de plaisir.
Fidèle au lard de la pochette brouillonne déjà utilisé en 2018 pour Flesh For Funerals Eternal, Feral semble avoir enfin pigé ce qu’est la férocité sanguinaire et pas la simple colère montrant des chicots jaunis. En effet, ici, on est bien face à un animal domestique qui est retourné à l’état sauvage.
Oui, Flesh For Funerals Eternal commençait en mode grand prédateur mais devenait rapidement un vieux fauve de cirque. Ici le prédateur suédois ne lâche pas son morceau de barbaque en se faisant en tout point menaçant.
Pour se faire, le son se fait bien opaque, gazouillant, en de bons borborygmes de HM-2 Boss, des morceaux de viande bien saturée de mauvaise graisse. S’il est curieux d’avoir mis en deuxième position un très long morceau pour le genre (6 minutes), Feral se sort de la vitesse à toute blingue… blinde ? Berzingue ! Finalement le titre s’enfile bien, éventrant de sa funeste aura Lou Jean, mignonne comme tout, mais chantant le générique insupportable de Lady Bug. Vous ne connaissez pas ? Vous n’avez pas de fille de moins de 20 ans.
Partageant toujours un certain mimétisme avec Charlie de Demonical, David au mic, se fait particulièrement barbare. Il se montre ainsi l’ogre de vos nuits rouges carnassières, le Philippe Etchebest de votre cuisine vegan pourrave.
Et l’ensemble de l’album ne dévie pas d’un centimètre de sa ligne de conduite graveleuse et jonchés de cadavres innocents.
"Bound To The Dead" et le furibard "Soaked In Blood" renifleront même le catchy et la surpuissance du Käng Death des patrons de Envig.
Le D-Beat domine ici, évidemment, l’ensemble de l’oraison funeste mais de menus détails viennent se glisser dans les rouages de la machine à broyer pour varier les coups et les douleurs qu’elle distribue. Un solo un peu pété du casque, un break idoine, des chœurs de démon s’incrustent ainsi dans le monstrueux "Spirits Without Rest". Du groove simiesque, on en aura à la pelleté avec aussi, le mid-tempo inquiétant de "Phantoms Of Antiquity".
Deuxième longs morceaux du skeud, "Into The Ashes Of History" pousse un poil à la complexité (toute relative). Et même si le résultat est branlant, la volonté est louable.
Le particulièrement sanguinaire "Stripped Of Flesh" nanti d’un break militaire et de solis déglingués nous achève, laissant sur notre pauvre carcasse le sourire édenté de l’amateur de Swedeath de qualité.
Je vais être généreux sur la note de ce dernier Feral car la surprise a la taille des boules à King Kong alors que le groupe ne montrait jusqu’alors que des balles de Ping Pong.
1 COMMENTAIRE
Aldorus Berthier le 16/10/2024 à 11:09:33
Et comment peux-tu être aussi catégorique sur la taille des cojones de King Kong ?
J'veux dire par-là, si le genre humain montre une telle obsession pour cette problématique de taille, y a pas de raison que ça ne s'applique pas au reste du règne animal...
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