Gendo Ikari - ROKUBUNGI
Chronique CD album (25:05)

- Style
Hardcore/Grind/Mathcore - Label(s)
Lower Class Kids Records - Date de sortie
1 septembre 2023 - écouter via bandcamp
Comme ni son nom, ni le nom de l’album l’indique, Gendo Ikari nous vient de Glasgow. Enfin, le groupe dont il est question; parce que Gendo Ikari nous vient de l’anime Evangelion dont il est l’un des protagonistes principaux. A noter que ce dernier est né sous le nom de Gendō Rokubungi et l’on ajoutera, dans le cadre de cet instant culturel, qu’Ikari signifie Ancre et que Rokubungi signifie sextant. Abandonnons ces considérations nippones, maritimes et geekesques pour revenir du côté de l’Écosse avec ce groupe formé en 2016 dans lequel on retrouve des membres de Civil Elegies (noise rock), Ashenspire (avant-garde black metal), Haar (atmospheric black metal) et Hard Stare (hardcore).
Des styles que l’on retrouve en partie tout au long des 15 titres qui nous occuperont pendant les 25 minutes de ce premier album. 15 titres…25 minutes…Ca sentirait pas un peu le grindcore tout ça? Bah, si! Pas qu’un peu mais pas que!
Gendo Ikari propose un mélange, bordélique à souhait, de hardcore, de grindcore, de death grind et de mathcore mais un bordel parfaitement organisé au sein duquel le groupe ne se perd jamais…Un genre de syndrome de Diogène musical dans lequel on se plaît à se promener et où les petits tas d’immondices ici ou là se révèlent comme de fabuleux trésors pleins d’histoire. Hésitant entre "énervé" et "énergique", oscillant entre "débridé" et "contraint", les écossais déboulent sans relâche et éructent donc d’une originalité musicale sympathique: violent mais bienveillant, méchant mais rarement malsain, bourrin mais pas débile, bruyant mais à grand renfort de truculences noisy au service de la mélodie.
Au service de la mélodie? Oui, oui, de la mélodie car les morceaux ne sont pas qu’une logorrhée musicale crado bruitesque et entre des élucubrations grind/noise/harsh se cachent un riffing bien plus élaboré qu’il n’y paraît, mélodiquement donc mais aussi rythmiquement ("Jaw Binding"). "Lip Service" résume parfaitement et de façon concise (1m35), la belle dualité du style (ou de l’association de styles) proposé par Gendo Ikari. Un album qui plairait aux fans de Psyopus comme à ceux de Brutal Truth, preuve en est qu’il vaut le détour.
La production est vraiment très bien équilibrée et évite la fatigue sonore qui pourrait être occasionnée par le style. Équilibrée mais pas lisse...On appréciera que la basse tire son épingle du jeu malgré des guitares très mises en avant. La voix a été abordée comme une composante égale aux instruments, elle n’est donc pas forcément très mise en avant ce qui donne à l’ensemble une petite couleur post-hardcore très cool. Difficile donc de trouver de quoi redire à cette sortie discrète qui s’ajouterait sans hésitation dans une discographie grindcore, death-grind ou mathcore (au choix). On regrette la fin un peu abrupte du morceau qui clôture l’album et l’artwork un peu dégueulant.
Quand on mélange des styles à la fibre originelle bordélique, l’affaire est loin d’être gagnée d’avance et le risque de perdre l’auditeur dans un capharnaüm musical est grand. Gendo Ikari fait partie de ces quelques groupes qui manipule l’entropie avec une aisance déconcertante et ROKUBUNGI pourrait bien devenir au fil des années une (autre) référence en la matière.
On aime bien : un mélange hardcore/grind/noise bien ficelé, un album qui passe vite et bien...
On aime moins:...l'artwork
1 COMMENTAIRE
Pingouins le 09/01/2024 à 07:03:31
Normalement je suis bon client de ce genre de débilités, mais là je crois que je suis dans la team "y'a un truc qui ne tilte pas chez moi".
Faut que je réécoute mais quand je l'avais fait un peu tourner à la sortie il m'a laissé une impression un poil trop patchworkesque/collage d'idées.
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