Ghouls Stone Valley - S/T
Chronique Maxi-cd / EP

- Style
Horror Néo-Metal - Label(s)
Autoproduction - Sortie
2014
écouter "Don't fear the Boogieman"
Moi j'aime bien le mauvais goût, je trouve ça distingué.
Parce que, qu'est-ce que le mauvais goût en matière de musique ? Un truc qui ne vous plaît pas, c'est tout. Et souvent sous de fallacieux prétextes, en plus.
Ainsi, si on prend comme exemple la simple survivance du genre Néo Metal, n'est-ce pas une insulte à la bienséance musicale ? Et si on le malaxe avec des thèmes horrifiques chers à Wednesday 13 , qui a pondu de très bons trucs, n'en déplaise aux grincheux, ou au sieur Rob Zombie, forcément, n'atteint-on pas des sommets de non-branchitude et d'esthétisme craignos? Ceci est une question fermée.
Les Varois de Ghouls Stone Valley vivent apparemment dans cette dimension parallèle qui fera pleurer de rire certains condescendants qui mouillent leur slip devant les corpses paints et les pentacles de clowns paumés au fin fond d'une forêt nordique. Le Metal est un barnum et les Ghouls Stone Valley l'ont parfaitement pigé. L'apparence la plus outrancière est donc de mise à mi-chemin entre The Misfits en bien moins musclé et une devil whorehouse pour goths.
Concernant le son, on tape dans l'efficace pour des plans pas révolutionnaires mais faisant bouger la tignasse et les boots en rythme. La section rythmique est d'ailleurs assez couillue et très bien produite.
Pas besoin de se réduire la tête comme un Jivaro et se la mettre entre les cuisses comme une Elvira, le son de gratte étant lui aussi bien rapeux. Le premier morceau, "Don't Fear The Boogieman", est un modèle de titre catchy, certes calibré pour faire jumper en live mais diablement dynamique.
Cependant, j'ai aperçu je ne sais plus où le terme « punk » accolé à leur musique. Je veux bien être dans un bon jour mais il ne faut tout de même pas pousser le créteux dans l'estafette.
Le chant de la demoiselle est un poil maniéré mais colle parfaitement au genre, rappelant vaguement les vocalises parfois douteuses de Otep Shamaya. Mais malgré tout la donzelle ne se dépatouille pas mal dans un mode poupée inquiétante sous acide, susurrant et miaulant, presque parfois, comme un familier de base d'une sorcière de Salem... de base. Soutenue par des chœurs de gros méchants comme sur le dernier morceau,"One Upon A Scream" et vous aurez une efficacité à toute épreuve.
Peut-être que systématiser cette astuce facile dynamiterait la musique des gaziers ?
Attention, malgré les influences bien marquées du combo, nous n'avons pas ici à faire avec un ersatz de Marylin Manson quand il faisait encore flipper les masses ou de Coal Chamber quand... Dez Fafara était encore mince. La musique des sudistes possède en effet suffisamment de personnalité pour être digne d'intérêt. Et puis la menuaille doit soutenir les groupes du cru, corne de bouc !
Malgré tout ce Ep sera réservé à ceux qui aiment se faire peur mais pas trop, qui préfèrent le remake 2009 de La Dernière maison sur la gauche, à son original de 72, donc.
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