Gloomy Hellium Bath - Sistema Solera

Chronique mp3

chronique Gloomy Hellium Bath - Sistema Solera

Autant sur le plan énergétique, la France n’est a priori pas un gros exportateur de gaz naturel, autant au niveau des musiques Metallico-Nawako-Indussisantes elle fait figure de poids lourd. Parce qu’entre le H2 rectal de Hardcore Anal Hydrogen et le He narcotique de Gloomy Hellium Bath (GHB, donc), elle renferme de puissants gisements de vapeurs aussi insolites qu’enivrantes…

 

Mais puisque Sistema Solera est la première émanation discographique du « Bain Fernal », commençons par biographer un brin, histoire de vous apprendre qui-que-quoi-donc-où. Cela fait donc environ un an qu’Edgard Chevallier (ex-Würm) et Christophe Denhez (ex-6:33, ex- In The Guise Of Men, Nerv, Jarell) ont décidé d’unir leurs folies créatrices afin de façonner un nouveau projet puisant essentiellement dans les sonorités Indus, mais ponctionnant tous azimuts, dans des styles aussi variés que le gros Metôl qui -corise, l’Electro, le Hip-Hop (ce flow sur « Lady Boy ») et le Nawak pur jus.

 

Pour ne rien vous cacher, les 2 premières écoutes de l’album m’ont déçu un brin. C’est que j’avais été mis en condition pour voir en celui-ci la-nouvelle-sortie-Nawak-de-Kryx-l’ex-6:33. Or il ne faut pas aborder la chose dans cette optique, mais plutôt comme un album pluriel pouvant plaire aussi bien aux fans de Nerve (avec un E final!) et Ministry qu’à ceux du 6:33 des débuts, ou des groupes de « Modern Metal » qui vont froidement s’introspecter aux confins de l’écurie Klonosphere. Sans oublier les fans de Circus Of Dead Squirrels qui devraient se retrouver dans cet amas parfois foutraque, parfois diablement accrocheurs de Bzoïng, de guitares synthétifiées et de BAR qui martelle. Voire ceux de ASIWYFA – l’intro de « Fight » me faisant personnellement penser au début onomato-polyphonique du « Ka Ba Ta Bo Do Ka » présent sur All Hail Bright Futures. Bref, vu que la chose passe allègrement de complaintes sombres et grésillantes à des séances de Zoumba pour Minions excités (« Fight »), d’un martellement martial répétitif et froid à une longue parenthèse « Eveil matinal en Cyberasie » (« Ouarchhh »), d’une narration tendue à tendance dépressive à une explosion sexy de Dubstep charnel (« Sistema Solera »), il faut l'aborder avec l’esprit ouvert et les réflexes défensifs habituels désactivés.

 

« C’est bien beau de disséquer le style de ta grenouille à l’hélium, là, mais ‘y a du tube ou pas sur le bouzin? »

 

'tendez: ça vient, ça vient...

 

Bon alors certes, quand le groupe englue nos capteurs dans un fouillis de sonorités enfumées reliées uniquement par le truchement de substances neuro-actives (cf. « Fight », « Fuck It », « Bloody Mary », « Dead Rising Horse »), le résultat est plus ou moins heureux. On applaudit à telle partie, on regarde sa montre lors de telle autre, on ne sait trop sur quel pied guincher, et au final on ne garde pas l’impression de morceaux à la fondation solide et à la finition 3 couches+vernis. Par contre le groupe nous balance également de vraies petites gâteries, comme ce « Alcoholic Djerk » qui semble marier le meilleur de Nerve avec des mélodies arabo-féminines (ou presque) rappelant le « Two Sides » de Clawfinger. Comme ce morceau-titre qui ne louvoie que pour mieux nous embrasser lors d’un final torride. Ou comme le superbe « Fucking Mashine » qui prend aux tripes lors d’un dernier tour de piste « Dark Rock synthétique » habilement enluminé de sonorités Electro. D’ailleurs l’utilisation de « dernier tour de piste » (là, juste une phrase plus haut) trahit tout bas ce que je pense tout haut: ce morceau aurait été la conclusion parfaite pour l’album, en lieu et place de « Dead Rising Horse ».

 

Sistema Solera est donc un premier album à part, libre, et légèrement (... mais agréablement) déconnant. C’est vrai que de temps à autres, entre ces quelques lâchers de vapeur Nawak et certains passages un brin plus fumeux, on se demande si la chose obéit vraiment à un schéma directeur, ou s'il ne s'agit que d'une suite d’instantanés évoluant à des degrés divers dans le monde des musiques cyber-métalliques. Sauf que nos 2 compères marquent de vrais gros points en ne suivant aucune mode, ne recrachant aucun modèle ayant fait ses preuves, et en réussissant malgré tout à créer une bonne poignée de morceaux vraiment attachants. Et finalement, la Fusion « au sens noble du terme » – celle qui explore, qui défriche, tout en restant accueillante – est-ce autre chose?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: avec Sistema Solera, Gloomy Hellium Bath nous propose un 1er album de Metal Electro-Indus multi-facettes, tantôt foutraque, tantôt carrément séduisant, le visage Nawak de la musique de ces ex-Würm / ex-6:33 n’étant pas la plus refoulée des personnalités de ce projet schizo-sexy! Du coup: miam.

photo de Cglaume
le 12/11/2015

1 COMMENTAIRE

mcmetal

mcmetal le 12/11/2015 à 11:39:54

en fait c 'est 8,5 /10 mais il n y a pas , de l 'indus vraiment original et fourre tout , un poil court mais bon on se le repassa aisément 2 fois

AJOUTER UN COMMENTAIRE

anonyme


évènements

  • Seisach' 6 les 17 et 18 octobre 2025
  • Devil's days à Barsac les 9 et 10 mai 2025
  • ULTHA au Glazart à Paris le 27 juin 2025