Helrunar - Niederkunfft

Malgré une discographie respectable et quatorze ans de vie au compteur, les prod du duo allemand formant Helrunar m'avaient toujours laissées de marbre.

Pourquoi ? Les mystères insondables du vide cosmique, probablement... L’ensemble de la création s'en foutant comme du Big Bang, parlons plutôt de leur dernière plaque au lieu de se perdre en un verbiage chiantissime.

La pochette n'invite déjà pas à la gaudriole genre Patrick Sébastien. Exit toutefois la mythologie scandinave chère au combo et bonjour aux heures parmi  les plus cruelles de l'histoire européenne, à savoir la fin du Moyen Âge, avec son lot de superstitions et d'obscurantisme jusqu'à la bataille de Vienne au XVII ème siècle.

Youpi.

Nanti d'une prod kolodzale, Niederkunfft se la joue purification auriculaire façon bûcher de l'Inquisition. Le chant en Germain (à une exception près) participe à l'ambiance funèbre de l'ensemble. Martiaux et sans pitié, les vocaux accompagnent l'inexorable avancée de titres puissants et souvent conjugués en mid tempos écrasants. Skald semble se faire compteur des peurs de l'An mille, qui ne sont au final que des mythes alors que la populace de l'époque ne savait pas en quelle année elle était née. La conne. Les leads sont aussi de glace, typiquement BM mélodique (rappelant quelque peu Watain) alors que la rythmique broie les articulations du gueux tel un séparateur de genoux manié par Torquemada, lui-même.

Peu de lumière ne pointe entre les murs de pierre de l'art roman comme entre ceux de Niederkunfft.

Cloîtrés pour expurger nos fautes (imaginaires), l'écoute de cette plaque, malgré la longueur de certains titres, ne pousse absolument pas au suicide. C'est pêcher.

Toutefois, pouvons-nous nous flageller, benoîtement. Et appréciez, l'âme sombre, un album particulièrement ambiancé façon Le Nom De La Rose.

« Puis je vis un Ange descendre du ciel ayant en main la clé de l'Abîme ainsi qu'une énorme chaîne. Il maîtrisa le Dragon et l'antique Serpent et l'enchaîna pour mille années. Il le jeta dans l'Abîme tira sur lui les verrous, apposa les scellés afin qu'il cessât de fourvoyer les nations jusqu'à l'achèvement de mille années. Après quoi il doit être relâché pour un peu de temps. »

L'Apocalypse selon St Jean

Il était flippant le gars.

Crom-Cruach

le 17/03/2015