Hypocrisy - A Taste of Extreme Divinity
Chronique CD album (50:09)

- Style
Death metal mélo mais pas que - Label(s)
Nuclear Blast - Sortie
2009 - Lieu d'enregistrement Abyss Studio
écouter "Weed Out The Weak"
Malgré la présence en son sein de quelques plumes aussi pointues que sélectives en la matière, CoreAndCo n’est pas ce que l’on pourrait qualifier d’Encyclopédie En Ligne du Death Metal. Vous trouverez ici de bons conseils, de gros coups de cœurs, de vieux coups de gueule, mais certainement pas une couverture exhaustive des sorties du genre. N’empêche, quand j’ai réalisé que nous n’avions pas chroniqué le moindre bout de CD d’Hypocrisy, je n’ai pu m’empêcher de marmonner un Notre Pain Qui Etes Aux Cieux afin de calmer le juste courroux de St Peter Tägtgren qui règne sur les studios Abyss pour les siècles des siècles amen.
Dame Chronologie et un amour avéré pour la chapelle « Old School » auraient logiquement voulu que l’on vous cause tout d’abord de Penetralia et Osculum Obscenum, les premiers albums du groupe. Une approche sélective se concentrant sur le Meilleur-du-Plus-Mieux aurait quant à elle désigné The Final Chapter ou Abducted comme les sujets privilégiés d’une première « chro rétro ». Quant à la course effrénée contre la montre et le gigantesque peloton de l’actualité discographique, elle aurait dû nous conduire à parler de End of Disclosure, dernier album sorti en 2013. Sauf que ce qui fait que ce webzine est aussi convivial – et que notre boss s’arrache régulièrement de pleines touffes capillaires – c’est que l’on peut y causer de ce que l’on veut quand on le veut, sans contrainte d’aucune sorte…
...D’où – en ce dimanche plein de lumière et de gigots partagés en famille – cette chronique de A Taste Of Extreme Divinity, 11e album des suédois sorti en 2009.
Faisant suite à un Virus dont la virulence et l’excellence avaient non seulement remis le groupe en selle, mais également balancé moult coups de sabots dans les postérieurs de métalleux incrédules, A Taste Of Extreme Divinity avait fort à faire pour ne pas souffrir trop de la comparaison. D’ailleurs, pour être honnête, on lui aurait aisément pardonné de n’être qu’un demi-succès: c’est qu’on a le droit de faire une petite pause pour recharger ses batteries après un assaut du calibre dudit Versus! Sauf que là, en fait, pas du tout: l’opus en question s’avère être le (presque-)parfait exemple de ce que Peter Tägtgren fait le mieux: un death mélodique suédois (non non: ne traduisez pas ce terme par « melodeath Göteborguien ») comme on le pratiquait au milieu des 90s – brûlant, équilibré, accrocheur, véhément –, la grosse prod’ (« grosse », pas « clinique ») et la frappe de Horgh (Immortal) en plus.
Mais bien évidemment, il ne suffit pas de dépoussiérer une vieille chapelle stylistique dorénavant peu visitée pour sortir une galette qui fasse date. Il faut de la diversité pour sans cesse relancer l’intérêt de l’auditeur, ainsi que des mélodies et des refrains qui tuent – du genre qui vous incitent à pratiquer l'art de l’air guitar ou du ghost micro sous la douche. Et on peut dire que ce bougre de Peter est un maître en la matière. Pour la variété, vous alternez tuerie blastée (« Taste The Extreme Divine » – mais pourquoi est-il si méchant?) et mélancolie lourdement traîne-la-patte (« The Quest »), héroïsme conquérant (« Global Domination », un fantasme de fan d’Amon Amarth) et sucre épique (« No Tomorrow »), et vous variez un peu la gamme de saturation vocale du growl caverneux au shriek bien élevé, vous jonglez entre feu et miel... Et le tour est joué! Côté mélodies qui scotchent, les lignes de guitare flamboyantes de « Solar Empire » se posent là, tout comme les riffs d’intro et d’outro de « Global Domination ». Et côté refrain imparable, les nominés sont « Weed Out The Weak » (… qui concourt également dans la catégorie « décélération de tueur, à la finlandaise ») et le très inspiré « Alive ». Ajoutez à cela le final en grandes pompes « Sky’s Falling Down », et vous obtenez un A Taste Of Extreme Divinity qui se rapproche méchamment du statut de skeud de rêve. Malheureusement les portes du Panthéon resteront closes du fait de petites imperfections diverses que l'on résumera au reproche suivant: la couche de guimauve est parfois bien trop épaisse, notamment sur « The Quest » et « No Tomorow ».
Mais bien que j’ai laissé caler cette chronique sur un dernier soubresaut critique, il va de soi que A Taste Of Extreme Divinity fait partie des tous meilleurs albums des suédois, aux côtés d’Abducted, The Final Chapter ou encore Virus. Alors, si ce n’est déjà fait, allez vite me « goûter cet extrême Hypocrisy » des plus divins!
La chronique, version courte: A Taste Of Extreme Divinity représente ce que Peter Tägtgren sait faire de mieux (en dehors de son boulot de producteur et du groupe Pain), autrement dit un death metal mélodique de tradition suédoise, racé et accrocheur, sans (trop de) concession, voire même parfois féroce.
2 COMMENTAIRES
Crom-Cruach le 01/02/2015 à 11:59:18
Il est pas mal en effet pour un album de Hard Rock.
cglaume le 01/02/2015 à 14:55:03
De Rock'n'Roll tu veux dire
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