Infern - Turn Of The Tide

Chronique CD album (12:43)

chronique Infern - Turn Of The Tide

Certes, on ne peut pas se départir de comparer le premier album des Bretons de Infern avec Bolt-Thrower, période War Master disons. Mais Turn of The Tide est bien plus qu’un copier-coller d’un skeud de la horde de Coventry.

 

Oui le chant peut rappeler certaines vitupérations du Général Willets, mais il se fait plus bagarreur en mode MMA, dans une rue puant la pisse.

Ok la rythmique rouleau compresseur peut aussi faire penser à la puissance des demi-dieux anglais, mais tout est bien moins simple que cette bête comparaison de feignasse.

 

En effet si Bolt-Thrower a toujours reniflé la puanteur du champ de bataille à l’ancienne, Infern sent bien plus la guérilla urbaine.

 

Le brailleur, sans cesse renforcé par des chœurs de hooligans cimmériens, met, sans nul doute, une rage typiquement HxC dans ses postillons, en articulant sans faillir sa haine et sa rancœur. Il distribue ainsi les coups de tête fatals au milieu des friendly rafales.

Car derrière l’apparente simplicité des compos de Infern se cache de multiples astuces mélodiques, des accélérations thrash, des mosh-parts de bâtard et une ambiance de menace permanente.

 

Foutre diable, "Burning Fields", c’est du Death avec un sweat à capuche et Madball tatoué sur les miches.

 

L’impression qu’aucun titre ne se démarque des autres, à part 4 ou 7 plages, n’est source d’aucune linéarité.

Au contraire, ici, la cohérence de l’ensemble est solide comme un bunker boche d’Omaha Beach pourri par les tags de zizis mal faits.

 

Turn Of the Tide est ainsi redoutablement construit pour éviter de nous laisser une seule seconde de répit. L’ambiance se fait vite malsaine, odorante et totalement guerrière. Elle nous prend à la gorge alors que le skeud accomplit peu à peu son œuvre : la mission meurtrière d’un bombardier venant des 90’s et labourant les rues de ses horreurs d’acier pour le malheur des petits et des grands.

 

Niveau lyrics, on sort pourtant de la tripaille habituelle pour rejoindre des thèmes de Punk.

On a le droit à la guerre, évidemment, légitimée par les camps s’opposant ("Gaining Ground"), à un poil d’aliénation mentale ("Tormented Paranoid"), aux violences policières et à leur traitement par les médias ("Archetype of Brutal Aggressor"), à un peu de despotisme à la mode ("State Puppet Theater"), à l’esclavage volontaire du genre humain ("Burning Fields", encore).

L’excellent morceau "Phinease Case" traite de Phineas Cage (1823 - 1860), un contremaître des chemins de fer américains qui, après un traumatise crânien, a connu un changement de personnalité. A la suite d’une explosion, une barre de fer lui a perforé la tronche et a provoqué des dommages au lobe frontal gauche de son cerveau.

Ici, un parallèle est fait entre l’histoire de cet homme devenu grossier et asocial et celle de notre monde actuel où la culture de l'instantané et l’omniprésence des réseaux sociaux modifient nos comportements, bande de fils de pute, je vous chie dans la bouche.

 

Les écoutes inlassables de l’album n’ont fait que renforcer mes positions totalitaires : cette année, la Bretagne a plié, sans pitié, une partie du game du OSDM.

photo de Crom-Cruach
le 04/10/2024

5 COMMENTAIRES

DeathDeath

DeathDeath le 04/10/2024 à 09:41:21

Belle Chro!
En effet, on pourrait penser un copier/coller de Bolt Thrower mais à la rigueur, on s'en fout, c'est tellement bien foutu et fluide que le plaisir est là! 

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 04/10/2024 à 18:58:22

U spik ze trouf

Moland

Moland le 04/10/2024 à 18:59:22

Pour les non anglophones :
Tu parles la vérité 

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 04/10/2024 à 19:03:38

Mauser feukeur !!

Aldorus Berthier

Aldorus Berthier le 11/10/2024 à 16:01:57

Pis même si ça ne se contentait que d'être du Bolt-Thrower, bah c'est bien n'empêche Bolt Thrower !

AJOUTER UN COMMENTAIRE

anonyme


évènements

  • Devil's days à Barsac les 9 et 10 mai 2025
  • Seisach' 6 les 17 et 18 octobre 2025
  • ULTHA au Glazart à Paris le 27 juin 2025