Inward (reims) - THE WITHERING

Encore un petit nouveau sur CoreAndCo. En fait, pas vraiment car il existait déjà en base un groupe de hardcore vieille école nommé Inward, des normands. Mais aujourd’hui, il va être question d’un autre Inward qui nous vient cette fois du pays Champenois et ces 5 gaillards opèrent dans un registre plus métallique et plus moderne comme en témoigne The Withering, deuxième EP du groupe. Le quintette définit son style comme du "death metalcore" et effectivement, le style du groupe pourrait peut-être bien se résumer ainsi.

Alors, vous allez me dire "oui bah du death et du metalcore, c’est pas du deathcore? Du coup, encore un groupe de deathcore? Pffff!". Sauf que non! Inward propose un mélange puissant et riche de death metal moderne, de heavy-metal moderne et de metalcore moderne. Pour le deathcore, circulez, il n'y a rien à voir, même pas un petit breakdown. Pour le côté "metalcore", on est dans celui qui sent bon le gros métal, pas celui qui a eu un accident émotionnel à l'adolescence. Si on ressent tous les ingrédients de ces différents styles, aucun n’est particulièrement prégnant ou mis plus en avant qu’un autre, tout est fait par touche: ici un riff de guitare heavy, là un lead mélodique, ici une approche vocale quasi-black, ici un groove death. Du coup, l’ensemble est à la fois très classique mais d’une fraîcheur étonnante autant que détonnante. Les morceaux de The Withering ne sont pas surprenants dans leur style mais ils sont d’une solidité à toute épreuve, d'une volonté sans faille, vont droit au but. Que demander de plus? Et même après plusieurs écoutes, l’album passe à grande vitesse, un bon point. Sûrement du fait d'une écriture efficace en terme de rythme et de dynamique et ce pour chaque morceau.

En revanche, ce côté "touche à tout" protéiforme donnera au groupe du fil à retordre pour se démarquer d'une scène déjà bien chargée et qui dispose déjà de quelques élus méritants. Inward sera peut être un des prochains… L’exécution est livrée sans peine, avec une énergie et un dévouement palpable. Mais j’ai eu une impression, légère mais pourtant bien présente que le groupe manquait encore d’un peu d’expérience, de moyen peut-être (avis aux labels), de temps (on imagine que ce projet musical n’est pas encore un projet de vie) pour que l’assise soit parfaite mais c’est aussi probablement le vieux chroniqueur blasé qui parle. Ce n’est donc ni la maturité, ni l’intention, ni la manière de s’y prendre qui font défaut, c’est un petit autre-chose.

Par exemple, côté prod, c'est lourd et ça fonctionne mais ça manque parfois d'un petit nettoyage de pistes, d'un petit coup de polish. Le travail a été fait avec la meilleure intentions mais il en aurait fallu peut être un peu plus pour que le rendu soit impeccable. Idem pour l'artwork. Globalement, ça fait le job mais on a vu mieux. Le logo du groupe aurait pu y être plus discret ou mieux inséré. La composition est intéressante, tout du moins la partie inférieure, le reste étant un peu plus convenu.

A noter que l’album s’articule sur une thématique. Il s’inspire du samsara, un principe bouddhiste lié aux cycles de la vie qui se répète dans lequel l’homme serait bloquer. N’ayant pas eu accès aux textes, j’avoue ne pas avoir trop creusé le concept qui n’est pas inintéressant bien qu’un peu classique finalement.

Inward est un groupe qui ne manque pas d'intérêt avec un potentiel live énorme et évident. Son "death metalcore" concrétise bien la volonté du groupe de faire du gros sons qui défouraille et ils y arrivent clairement et sans peine. Si Inward ne manque pas réellement de personnalité, celle-ci gagnerait à développer quelques gimmicks reconnaissables et à prendre encore plus de temps pour mieux et plus s'affirmer. Une découverte plus que sympathique malgré tout que je conseille largement.

On aime bien: un EP grosse patate, des titres bien écrits, un groupe kinenveut avec du potentiel...

On aime moins: ...mais un potentiel pas encore tout à fait dégrossi

8oris

le 03/07/2023