Jarun - Rok spokojnego słońca

Chronique CD album (47:21)

chronique Jarun - Rok spokojnego słońca

« Insondable richesse de la scène Black Metal polonaise »… Je me rappelle fort bien de cette affirmation péremptoire dans l’un de mes posts FB à l’occasion de la sortie de l’album de Mānbryne qui figurera easy dans mon top 10 2021. Péremptoire ? Peut-être pas finalement… Loin de moi l’idée de mettre en concurrence le BM continental, mais ce qui s’est extrait récemment de certains pays, comme l’Autriche ou les Pays-Bas, inviterait presque à remettre en question les places fortes norvégienne et polonaise ! Mais voilà : le 21 mai 2021, l’entrée en scène de Rok Spokojnego Słońca, 4e offrande du Jarun, quintet coincé entre Cracovie et Nowy Sącz, vient encore un peu plus asseoir la force et la densité inouïes de cette scène nationale. À l’origine conçu comme un projet solo autour de Zagreus, Jarun a fait sa mue depuis une décennie, pour devenir un authentique effort collectif, pour devenir plus grand.

 

Déjà hameçonné par l’écoute de leurs deux dernières propositions (2015 et 2017) – je connais assez mal leur première de 2012 –, je ne peux que constater que cette formation nourrit ici son histoire musicale d’une 4e plaque toujours aussi qualitative. Il s’agit même – les premières secondes en attestent d’ailleurs – d’un assaut plus sombre et plus dur encore que les précédents, autorisant à Jarun de ne point jurer au sein du roster sans concession et parfois… radical de son nouveau label Godz ov War Productions. Mais l’ADN demeure : le but n’a jamais été de cracher une simple déflagration fielleuse à nos esgourdes, mais de construire avec talent les contours d’un Black Metal moderne et hybride où les éléments progressifs et même folks occupent une place tout à fait significative et sans cesse renouvelée (outro instrumentale "Pierwszy śnieg"). C’est ainsi que "W światło stycznia", commençant tambour battant, décélère singulièrement pendant les deux dernières minutes pour prendre les habits plus délicats d’un Metal prog’ dont les riffs et le chant clair ramènent aussitôt l’auditeur dans l’univers musical familier d’Opeth. Ce va-et-vient créatif, dopé par la batterie géniale de Pazuzu dont les performances à la double rappellent celles de Darkside ("Jodły"), mais aussi porté par la prestation plus que convaincante du frontman, dure tout au long des 47 minutes de cet album. Il est le plus palpable sur le troisième morceau "Widma", qui révèle le talent affirmé des gratteux Zagreus et Gambit. Ce Black prog’ se fait même envoûtant à la fin de "Bezimienna", voire dysthymique sur le morceau éponyme qui vous rappellera forcément Psychonaut 4. En fait les émotions froides s’incrustent dans chaque titre, à l’image de la pochette qui révèle ici la glace scrutée au plus proche de la matière, et ce pour mieux nous faire frissonner de plaisir !

photo de Seisachtheion
le 01/10/2021

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