King Of Asgard - Karg

Chronique CD album (50:09)

chronique King Of Asgard - Karg

King Of Asgard naît dans un fjord suédois en 2008 sous l'impulsion de Karl Beckman et de Karsten Larsson, plus connus tous deux pour leur participation au groupe Mithotyn, ou à d'autres formations comme Infernal Vengeance pour l'un et Genetic Mutation pour l'autre.

Après une demo en duo, le groupe est bientôt rejoint par un troisième larron échappé de Thy Primordial, pour sortir un excellent premier album en 2010 : Fi'mbulvintr.

Âpre, simple, mélodique et féroce, ce premier coup de maître a tourné de nombreuses fois dans ma bécane.

En 2012 vient …The North, album très agréable mais un peu trop basé sur les mêmes recettes que son aîné. Avec cette plaque, le trio devient désormais un quatuor, à haches et non pas à cordes.

 

Deux ans plus tard, voici donc venir le temps de la confirmation odinique ou du cassage de margoulette du haut du mat...

 

Au premier abord, Karg révolutionne peu le style, désormais bien ancré, des Suédois : on a toujours affaire à des titres majoritairement joués dans un mid-tempo puissant et sinistre, inspirant des sentiments fort belliqueux envers le moindre porteur de robe de bure. Ainsi, on mord le bouclier d'entrée avec un morceau d'ouverture bien barbare et plutôt véloce, teinté d'une touche de death oldschool. Mais,"The Trickster", en seconde position, introduit un élément nouveau, une mélodie lancinante mais trop courte, dispensée par des chœurs point trop mis en avant.

Car si ce qui transparaît sur cet album, outre le bellicisme de l’ensemble est une sorte de mélancolie diffuse dispensée par des riffs assez inspirés bien que demeurant très classiques et des breaks mélodiques bien amenés.

"Highland Rebellion" sort les trompes de guerre à l'instar d'un Heilheim sur Heidindomr Ok Motgangr : il n'y a pas mieux pour dispensée une ambiance de raid pyromane sur une église paumée dans une lande quelconque.

Beckman étale encore une hargne grimaçante et grondante, sans se forcer, comme le digne fils de Loki qu'il est. Son timbre de voix éraillée semble avoir été forgé dans les hurlements du vent et des flots déchaînés.

Le riffing demeure toujours lourd et opaque surtout sur "Remnant Of The Past" et la basse se fait étonnement audible, un aspect assez rare dans le genre pour être souligné ici. Les chœurs limite sépulcrales sont encore présents, enrichissant le morceau sans tomber dans le ridicule lourdingue prout prout.

Cette ambiance est contrebalancée, guère plus loin, par le furieux "Huldran", un morceau de death mélo solide. L'album se conclut également par un bourrinage oldschool, sec comme un mur de boucliers en tilleul pris en pleine mouille.

 

Ainsi, malgré une apparence minimaliste, les titres de la galette se révèlent finalement assez variés et travaillés, baignant dans un climat digne des tertres funéraires des trois rois légendaires du Beowulf, enterrés selon la légende près d'Upsalla ; surtout avec le morceau Omma, lancinant et addictif, toujours renforcé par des psalmodies mortuaires. Wardrunna se cache dans l'ombre alors que ricanent les Trois Nornes.

 

Enrobé dans une belle pochette, Karg fait honneur aux temps anciens, pas forcément parce que c'était mieux avant mais surtout car le grand hall d'Odin au fond du jardin, quand on y va, ça fait du bien.

photo de Crom-Cruach
le 30/10/2014

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