Lane - Pictures of a century

Chronique CD album (46:00)

chronique Lane - Pictures of a century

NON MAIS STOP !
ON SE CALME ! 
ON S'ARRÊTE UN PEU LÀ ! 
 

En 2018, LANE sort un premier EP, fort sympathique, enthousiasmant même. On s'en doutait, la rencontre entre la famille Sourice (des Thugs) et Belin (Daria) ne pouvait que faire des étincelles.
En 2019, le groupe présente A shiny day , et c'est une perle.
En 2020 arrive déjà le second album : Pictures of a century.

La productivité peut-être parfois mal vue dans la musique, mais la terre angevine doit être inspirante et, alors que LANE (Love and Noise Experiment) était né du désir de Pierre-Yves Sourice de donner vie à des titres qui n'en étaient qu'à l'état embryonnaire, les créations s'enchaînent.

Y'a qui au niveau productivité qui en est là ? Jul et ses 13 albums en 7 ans ? (Bon...)
La start-up nation les remercie pour cet effort. Surtout que LANE, c'est une affaire de vrais musiciens qui font de la musique et que ça procure de vraies émotions. 

D'ailleurs, elle est là la difficulté d'appréhension de Pictures of a century.
Alors, y'a pas débat : c'est une grosse bombasse punk-rock. Rien de bien surprenant avec des musiciens dont le CV peut s'écrire avec un feutre doré pailleté (parce que c'est la classe les paillettes).  L'enregistrement, lui, s'est fait entre les mains de Michel Toledo (qui a quand même touché à Lysystrata et The psychotics monks l'an dernier, pas dégueulasse le boulot de Mich-Mich), autant dire que ce qui rentre dans les oreilles c'est du propre avec le son qu'on attend pour ce style. Une mission délicate quand il s'agit de gérer 3 guitares.


Trois guitares, c'est beaucoup (et même que pour un simple amateur / profane dans mon genre, j'ai du mal à entendre l'intérêt) mais ça ne s'embouteille pas dans les oreilles. Il y a d'ailleurs d'autres aspects assez intéressants (voire inattendus) dans leur musique au-delà des trois grosses guitares : "Life as a sentence" dont la batterie, le clavier et le grésillement hypnotisant (etc.) rappellent The Black Angels.
Indéniablement nourris de leurs expériences passées, les musiciens le sont aussi de leurs écoutes plus contemporaines avec des éléments qui rappellent notamment Beastmilk / Grave Pleasures.
C'est également une bombasse power-pop avec quelques moments de bravoure assez remarquables comme le magnifique morceau-titre "Pictures of the century".
La rencontre de plusieurs époques, de générations, d'appréhension de la musique, cette confusion des genres (punk-(post)-rock-pop) et des hommes a ouvert le groupe sur un panel d'émotions sonores très larges qui se traduit dans les compos.

Elle est sans doute là la plus grande force de LANE.

Avec des musiciens expérimentés, qui gèrent leur art à l'aise, qui connaissent tous les canons de leur genre, l'affaire aurait pu être pliée, au risque de tourner en rond, en allant droit à l'efficacité.
Mais cela va bien au-delà. 

Quelques lignes plus haut je parlais de confusion dans le sens de "réunion".
Mais le terme convient cette fois dans le sens de ce qui est embrouillé, manquant de clarté, et cela correspond parfaitement aux sentiments qui sont lâchés par les mots et les tons utilisés dans le chant. Il y a une sorte de mélancolie vénère (mais pas agressive), du désabusement, une anxiété pesante qui nous accompagnent dans des compos bien carrées et terriblement bien foutues pour les fans de punk-rock.
On est ainsi baladé pendant 46 minutes et, à l'issue d'une première écoute qui en appellera des dizaines d'autres, on se met à n'attendre plus qu'une chose : l'année 2021. Pour un troisième album évidemment. #startupnation


 

photo de Tookie
le 17/06/2020

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