Limp Bizkit - Still Sucks

S’il m’a fallu 2 tentatives préalables pour venir à bout de cette chronique, pour des raisons que j’expliquerais plus loin, une seule et unique écoute fut suffisante pour me convaincre de la réussite de ce dernier album de Limp Bizkit. Car, oui, spoiler : Still Sucks est une petite démonstration d’efficacité, d’autant plus réussie au regard de son statut d’album ‘’inattendu’’ et ‘’maudit’’. Ne perdons pas plus de temps en introduction, et parlons-en !

Tout d’abord, pour s’assurer une chronique efficace, posons quelques règles : Aucune réflexion faussement profonde sur le néo métal et son héritage ne sera amorcée dans cette chronique. On s’en fiche profondément, et les adultes que vous êtes n’ont probablement pas besoin de ça dans ces lignes. De toute manière, comme je le disais en plaçant cet album dans mon top 3 2021 : il n’y a pas de plaisir coupable. Ceci étant dit, faisons donc comme on le ferait pour n’importe quel album de n’importe quel groupe.

Still Suck fait suite à Gold Cobra, sorti en 2011. Que s’est-il passé ces dix dernières années pour les anciens protegés de Korn ? Plein de choses, dont quelques albums solo pour Wes Borland ainsi qu’avec Black Light Burns, Big Dumb Face ou son frère et son ex-femme, Queen Kwong. Et pour les autres membres ? Ben on sait pas trop, si ce n’est que Fred Durst aurait perdu le mix de Stampede Of The Disco Elephants dans l’incendie de sa maison en Californie. Pas de bol, surtout après avoir tant travaillé le mix et les voix après moult reports... Mais tout ceci, c’est du détail.

Car il semblerait que Still Sucks ne soit qu’un réenregistrement de ce qui avait déjà été dévoilé de l’album cité plus haut. Enfin… Pas de ce qui l’avait été officiellement, mais plutôt des riffs joués en concert, ou bien des leaks laissés au hasard du net. Soyez donc tranquilles, aucun trace du hors sujet ‘’Lightz’’ ou du fainéant ‘’Ready To Go’’ avec Lil’Wayne. L’album est frais, propre, plein d’assurance et prompt à faire oublier les erreurs du passé. 12 titres pour 32 minutes de musique sans aucun temps mort, que demander de plus après 10 ans d’attente ?

Les trois titres d’ouvertures donnent le ton : les riffs sont toujours aussi faussement simples et efficaces, le sens du groove est intact, sublimé par une excellente section rythmique et le chant se fait parfait trait d’union de l’ensemble. Bien évidemment, on finit par bouger la tête aussi naturellement qu’à nos 15 ans, reprenant en cœur des refrains aussi bas du front qu’irrésistibles. Et puis après un très old school ‘’Turn It Up, Bitch’’, on se trouve soudainement surpris par une autre phase de l’album.

On a souvent critiqué les envies mélodique de Fred Durst, particulièrement sur le catastrophiques Results May Vary, composé en l’absence de Wes Borland. Eh bien, figurez-vous que ‘’Don’t Change’’, reprise de INXS, vient quelque peu bouleverser les choses. Plutôt sobre, le morceau offre une belle respiration à l’album, avant que celui-ci ne redémarre avec ‘’You Bring Out The Worse Of Me’’, fausse ballade au refrain explosif. Et si ‘’Love The Hate’’ fait étrangement penser au groupe de Jonathan Davis, ce n’est ‘’presque’’ rien vis-à-vis de ‘’Barnacle’’, dont l’ambiance générale évoque indéniablement… Nirvana. Oui, vous avez bien lu. Et ce n’est pas totalement surprenant quand on y pense.

Une ballade plus tard, l’album entame sa conclusion avec une dernière démonstration d’énergie : ‘’Pill Popper’’. C’est nerveux, propre, sans fioritures, et ça permet de bouger une dernière fois la tête avant un avant dernier morceau plus hip hop old school et une ballade finale agréable, laissant un fort agréable sentiment de satisfaction générale. Que dire de plus d’un album aussi complet et équilibré ? Tous les éléments ayant participé à l’identité du groupe y sont présenté avec un réel savoir-faire et une belle assurance, ne laissant que peu de place à une éventuelle déception pour qui que ce soit ayant apprécié le groupe un jour ou l’autre. Par conséquent, croyez-moi, il serait bien dommage de se priver d’un si agréable moment !

Domino

le 01/02/2022