Lodges - See god
Chronique CD album (30:00)

- Style
Hardcore - Label(s)
Closed doors records - Sortie
2015 - écouter via bandcamp
"See god" and die.
Parce qu'après avoir entendu ça, on peut mourir tranquille.
Lodges est sûrement la pépite d'une exception. Celle d'un groupe de hardcore bien core, français, qui, en plus, fait un truc extrêmement classe.
Parler de classe dans le genre de Lodges, ça revient à mêler les noms de Converge ou d'Integrity puis dire qu'il y en a l'esprit sans copier, qu'il y en a la rage sans l'imiter, qu'il y en a la qualité sans la singer (non, rien à voir avec les machines à coudre).
S'éloigner de la référence sans qu'elle ne soit parfaitement audible, ça c'est classe. (NB : Puis, si les références ne sont pas si audibles, c'est peut-être, aussi, parce que je ne les connais pas).
Mais en plus le groupe ne s'arrête pas aux groupes ultimes et pousse son concept un peu plus loin.
Autrement puissant, Lodges arrive à garder une gravité de ton dans sa musique, y compris durant quelques passages de chant clair. Alors imagine lorsque le groupe se durcit, passe le cran du dessus pour se faire plus bourrin et agressif : tu t'en prends plein la gueule.
Il est aussi crasseux avec des guitares plus grésillantes et lourdes que ses compères sus-cités...tout en demeurant excitées.
Lodges aurait-il tout pigé au hardcore massif des 90's à l'américaine ?
Peut-être bien (avec 20 ans de bourre quand même), surtout qu'en l'adaptant à sa sauce, il rend le truc presque "accessible", facile à écouter...mais dont la brutalité est loin d'être édul-hard-corée.
En moins de 30 minutes, le groupe enchaîne sur 11 morceaux, à grande vitesse, des morceaux dont les tempos se suivent mais ne se ressemblent pas.
Lorsqu'une pause s'impose comme celle de "God's channel" à mi-album, ce n'est pas tant pour te reposer qu'installer une ambiance malsaine avec des sons qui ne le sont pas.
Le parallèle deviendra évident sur "The new flesh", qui achève l'album : deux notes de la basse plus tard, on retrouve l'atmosphère douce, mais pesante et décadente de Twin Peaks, portée par une guitare "naïve", douce, légère.
Avant cela le groupe a pu dérouler avec des morceaux plus punk-hardcore (comme "Low expectations") et nous emballer avec un riffing toujours surprenant mais bien à-propos (l'excellent "Will to live"). Pour une fois, je peux également te causer de cette basse qui la ramène de temps en temps au premier plan, mais fait aussi parfaitement son travail de broyage groove à l'arrière.
Bref, ce bordel bourrin (mais pas que) est fouillé, aux ambiances aussi brutales que cauchemardesques, ou peut-être que tout cela n'était qu'un périple aux multiples et terribles rebondissements pour voir Dieu, mourir et renaître.
J'ai après bien des écoutes, beaucoup d'incertitudes sur le ressenti, sur le fond, et sur la forme, bien plus complexe qu'on ne peut l'imaginer, sur des morceaux qui passent péniblement les trois minutes...mais il n'y a aucun doute sur le plaisir que l'on tire de cet album.
1 COMMENTAIRE
Crom-Cruach le 11/11/2015 à 10:58:52
Purée dommage pour le chant clair, ça pourrit total les compos.
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