Lorem Ipsum - Même quand ta main quittera la mienne

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Fin de citation.

Et ouais, on est comme ça à CoreandCo, on a des sources, on bosse le sujet.

Sauf que là, c'est bidon. MAIS C'EST VOULU !

Le Lorem Ipsum, c'est en gros du faux texte qui sert à tester une mise en page avant impression.

Sachant cela, et au vu de la musique pratiquée par le combo, je me pose la question, sans bien évidemment avoir la réponse, de savoir si ce nom exprime le concept du groupe ou une partie de son histoire.

Parce que les Lillois, comme sur le précédent album Vivre encore, gravent sur leur nouvel EP Même quand ta main quittera la mienne trois morceaux de ce qu'on nommera un screamo acoustique qui me renvoie directement aux répets que nous faisions dans mon salon avec un autre scribouillard en ces pages, en jouant une des deux guitares sur une folk parce que pas assez de thunes pour choper une électrique.

Ce que je veux dire par là, c'est : « est-ce que ce nom de groupe Lorem Ipsum vient à la base d'un manque de matos qui a poussé à commencer à jouer des trucs inspirés du screamo / hardcore, comme version d'essai donc, conservée ensuite ? ». Si ça c'était passé comme ça, ça aurait de la gueule comme concept.

Sinon, le sens qui lui est généralement donné, « Il n'y a personne qui aime la douleur en soi, qui la recherche et la veut, simplement parce que c'est de la douleur » peut aussi faire sens au vu du registre du combo.

Et à propos de concept, tiens. Même quand ta main quittera la mienne parle de parentalité, et tout est en français dans le texte, que vous pouvez retrouver sur la page bandcamp.

Si l'introduction au piano de « Tes Yeux Clos », et plus tard la superposition au scream pourra facilement évoquer un My Own Private Alaska, l'ajout du violon donne de l'ampleur aux compositions, qui pourrait par endroits sans peine illustrer des images de Kusturica.

Cette allusion cinématographique ne me semble pas hors sujet, car l'évolution des morceaux laisse entrevoir différents paysages, situations qui coulent les unes sur et dans les autres, sans toutefois se confondre en répétitions.

Le plus court et 'direct' « Et le mal », avec ses inspirations screamo-hardcore Daïtro-isantes, et pourtant toujours acoustiques, me laisse un goût de trop peu, d'autant plus que si j'aime beaucoup le scream ici présenté, je suis beaucoup moins client de la forme donnée au 'spoken word' / chant clair qui intervient sur « Tes jours sans moi » juste après. Sachant cependant que le locuteur parle ici à un enfant, en tant que parent je peux l'accepter, même si ça ne me transporte pas, en partie probablement car je n'ai nul marmot. A vous de voir ce que ça vous évoquera, car je pense ici que l'histoire de chacun·e peut avoir un impact sur l'appréciation de ce court EP.

Bref, entre un MOPA et des réfs de screamo francophone plus 'classiques', ce petit EP pourra agréablement combler ce moment où on a envie de sonorités plus douces, moins intenses ou noyées dans les basses, et pourtant scénographiques.

A noter que la sortie vinyle, qui paraît chez Voice of the Unheard, est vraiment très belle (voyez plutôt) et dispo en deux couleurs mais pas tant d'exemplaires.

A écouter parce que la vie, c'est pas du gâteau, comme le chantait Mano Solo.

Pingouins

le 05/02/2025