Lvmen - Mondo

C'est du côté de la République Tchèque que je vous emmène aujourd'hui afin de vous faire découvrir les Lvmen. Signés chez Day After Records, ce Mondo est leur troisième vraie sortie (si l'on retire la compilation An anthology of previously released songs qui réunit leur premier 12" et Raison d'être remasterisés). Il aura fallu 6 ans au groupe pour sortir quelque chose de neuf, leur premier 12" datant de 1998 et Raison d'être de 2000.

Et le groupe reprends là où il avait laissé les choses, c'est à dire à la chanson "8". L'album compte 6 chansons, on ira donc jusqu'à 13. Pourquoi s'embêter avec des titres ? Au moins c'est facile de se rappeler de la chronologie des morceaux. Enfin bref. L'album démarre sur un titre tout en post-rock, qui a donc ses variations, des plus lentes aux plus relevées mais aucune disto dans ce morceau. La bave nous coule déjà de la bouche tellement c'est agréable, et la suite ne fait que confirmer. On passe de post-rock à post-hardcore, la voix faisant son arrivée au même titre que les guitares bien saturées. L'ambiance est malsaine, et le côté noisy lors des passages basse-batterie sont vraiment prenants. Le piano renforce ce côté glauque (toujours sur "IX") et lorsqu'on remarque que l'on est déjà à la fin de ce titre, 8 minutes se sont tout de même écoulées. Aucun sentiment de lenteur ici, tout coule de source et le rythme qui s'accélère (ne vous attendez pas non plus à du punk hein, on reste dans le post-hxc) sur "X" nous cloue littéralement sur place.

Il est amusant de remarquer qu'il n'y a finalement aucun temps mort durant les 39 minutes de l'album, alors que dans ce style, généralement, on a le droit à un titre ultra lent sans beaucoup de variations. La voix criarde associée parfois à une autre plus "mélodique" façon Neurosis (la fin de "X"), ou façon "choeurs" (sur "XIII") agrémente le tout de la meilleure des façons, tout comme certains passages de films (le début de "XII"). On a même l'impression que sur "XIII", le groupe part en improvisation avec des petits solos de grattes intéressants sur une batterie survoltée. Le tout se terminera sur 2 minutes de calme, avec une voix reposante, et une association basse-batterie-guitare (sans disto) qui ferait pâlir tout groupe s'essayant à la mélancolie.

C'est du grand art messieurs dames ! Encore un album que j'aurais dû chroniquer plus tôt (en 2006 quoi !) pour mettre ça dans mon top 5, mais bon, celui-ci se serait vite transformé en top50 si je pouvais donc bref. Dans un style qui devient très (trop ?) prolifique, les Lvmen surclassent de beaucoup la plupart des sorties récentes, en proposant un post-hardcore teinté de noise, agrémenté d'un piano, où l'on peut aussi bien penser à Neurosis qu'à Breach (pour le côté + "rapide").

Pidji

le 31/01/2007