Madina Lake - From Them, Through Us, To You

Avec leur coupe de cheveux mixant le chanteur de Tokyo Hotel et la Mère Michel au réveil, on peut affirmer sans aucun doute que Madina Lake, nouvelle recrue de Roadrunner, est un nouveau groupe émo. Mais puisque je suis un chroniqueur respectueux et ayant une conscience professionnelle, je ne me limiterai pas aux coupes de cheveux des membres du groupe pour donner mon avis sur leur premier album.

D'abord connus grâce à la télé-réalité, les deux frangins fondateurs du groupe ont gagné 50.000 petits dollars au jeu Fear Factor, argent qu'ils n'ont malheureusement pas investi chez le coiffeur (bon, j'arrête de parler des cheveux après ça), mais plutôt dans la conception de d'une démo pour se faire connaitre. Et visiblement cela a marché, puisque Roadrunner les a signés bien rapidement, sentant le filon à plein nez.

Bref, Madina Lake c'est quoi à part des coupes de cheveux improbables ? (argh, désolé). Ben c'est de l'émo-punk à l'américaine, avec pleins de mélodies super mielleuses dedans, qu'on a déjà entendu plein de fois, et qu'on réentendra encore plein de fois. Bon, il faut avouer que niveau concept, le groupe s'est lâché et offre une histoire qui tient bien la route tout au long de l'album, Madina Lake étant le nom d'une ville fictive des années cinquante. Bien entendu le groupe parle du malaise des jeunes, du fait d'être super connu dans son lycée et de la solitude, bref les sujets super important qui vont intéresser et toucher tous les jeunes prés pubères qui écouteront cet album.

Musicalement, les compositions sont loin d'être transcendantes, mais ont le mérite de toucher à plusieurs styles, comme le punk-rock bien entendu, ou encore le hardcore (notamment avec l'incorporation de chœurs), ou encore la pop (piano, cordes etc…). Bref, on prend un peu tout ce qui marche bien en ce moment et on le mixe, avec un super producteur au bout (Mark Trombino à qui l'on doit les bons Blink 182 ou Jimmy Eat World). Côté influences, le groupe se dit fortement inspiré par les Smashing Pumpkins (ça ne s'entend pas du tout), par At The Drive-In (tiens, ça ne s'entend pas non plus) et par Muse (ah si, là ça s'entend dans les intonations parfois). Niveau ressemblances il faudra plutôt compter du côté des groupes émo outre Atlantique, comme Hidden In Plain View ou encore Glasseater, sans oublier les Fall Out Boy. Le plus triste dans tout ça, c'est que le groupe réussit à sortir des titres sympatoches et accrocheurs, comme "Here I Stand", "House Of Cards" ou encore "Pandora", et on surprend même le chanteur à partir dans des petits screams malheureusement tout de suite avortés. C'est sûr, les cris risqueraient de faire peur à leur jeune auditorat. Pourtant, le groupe est capable de pondre un très bon titre, comme le final "True Love" où il lâche toute sa puissance à coups de screams acérés (le chanteur a donc une voix !!!), de riffs percutants et de mélodies franchement originales pour une fois. On garde un petit brin d'espoir quant à la suite.

Ce "From Them, Through Us, To You", premier album d'une trilogie (oué oué) est donc assez plat et relativement insipide. On aurait pu se limiter à notre appréhension vis-à-vis des coupes de cheveux finalement…

Bon, il faut avouer que derrière toute la perfidie de mes mots se cache peut être une petite honte. En effet, j'avoue bien avoir apprécié certains titres qui s'avèrent être très entêtant et accrocheurs, malgré leur manque d'originalité et leur apparente platitude. Je reste donc dans l'espoir d'un second opus nettement meilleur (au vue du potentiel sur "True Love" ça devrait aller). Mais pitié, qu'ils aillent chez le coiffeur !!!

DreamBrother

le 27/10/2007