Manu - La vérité

Chronique CD album (42:00)

chronique Manu - La vérité

Je me demande parfois si Manu n'est pas une sorte de Benjamin Button, avec ce que cela comporte comme avantages...et inconvénients.
J'ai l'impression que depuis Dolly, cette fille (tu vois, je n'arrive même pas à dire dame ou femme) n'a pas bougé d'une ride imaginaire.
Puis surtout, sa voix est toujours la même.
Alors que certaines font la gueule à force de drogue, alcool et clopes en tout genre (oui, je pense au cendrier à seringues qu'est Courtney Love), d'autres rajeunissent ou ne changent pas.
Il y a donc toujours cette voix légère, fluette, claire d'une chanteuse qui ne fait pas des prouesses dingues vocalement, mais qui se cale quelque part entre Carla Bruni et Mariah Carey (ouais, sacrée fourchette hein) : elle n'en fait ni des caisses, ni ne nécessite de sonotone pour être entendue.
Toujours juste, toujours à l'aise, c'est aussi une voix pleine de candeur qui se pose à chaque piste...
 

...Et ça, mine de rien, ça fait du bien. Parce que je m'oserais bien à dire que c'est une voix à peine sortie de l'adolescence, mais il ne faut pas que cela soit mal pris.
C'est "frais" comme diraient les collégiens déjà has-been.
Puis la thème principal, bien que vu et revu, fait du bien en ces temps un peu trop sombres : l'amour a la part belle sur ces 42 minutes.
Bien que l'on ne badine pas avec l'amour, comme dirait ce bon vieux Alfred (De Musset pour ceux qui n'ont pas compris), c'est avec une certaine légèreté (musicale) que Manu aborde le thème.
On pourrait même dire, naïf. C'est là que le syndrome Benjamin Button a ses aspects néfastes.

Sur ce thème assez commun, le regard et les mots manquent un peu de..."maturité".
L'innocence des mots choisis se prolonge jusque dans les rimes, qui, bien que riches, sont très "faciles".
Alors oui, à ce niveau là, en comparaison avec les deux albums précédents, il y a une forme de régression.

Mais Manu compense largement avec un talent qui nous pousse à rester jusqu'au bout de son album.
Si elle tient son album à bout de bras sur 12 pistes, avec un seul thème, c'est parce qu'avec cette vision assez féminine et "mignonne", la chanteuse a un sens de la mélodie assez extraordinaire.
Impossible de ne pas reprendre ses chansons que l'on connaît si vite, mais dont on ne se lasse pas facilement.
Difficile de ne pas les avoir en tête et d'apprendre à les aimer si le premier abord paraît parfois un peu..."niais" (pour le metalleux au coeur froid que je suis).

C'est peut-être ça le prix de la légèreté et de l'esthétisme pur, simple : celui d'une pop sucrée aux mots tendres, d'une compositrice qui apparaît alors comme une éternelle ingénue...toujours bien inspirée.

 

photo de Tookie
le 19/12/2015

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