Melechesh - Enki

Chronique CD album

chronique Melechesh - Enki

Que diriez-vous d'une petite tempête de sable pour débuter l'année ? De celle qui dénude les os en ponçant la peau comme du papier de verre et qui ne laisse qu'un squelette écorché et sanguinolent ? Je vous vois moyennement branché. Tant pis pour vous car vous allez passer à côté d'un méchant khamsin, un simoun et pas de chez Freud.

 

Un petit mot sur la pochette pour dissiper le doute et enrichir la culture : non Ashmedi n'a pas viré monothéiste. Aucun risque de ce côté là. En effet la « main de Fatima » présente n'en pas une mais un symbole bien plus païen protégeant du mauvais œil et nommé khamsa, au féminin s'il vous plaît. Un mot également sur le titre de la plaque : Enki appelé aussi Ea ou Aya est considéré par les Summériens comme le dieu de la sagesse, des arts, des eaux douces souterraines, des techniques et de la magie. Patron de la ville d'Erudi, il était un dieu majeur dans le Proche-Orient antique. Nous voilà rassurés.

 

Remis des affres de la trahison et de la désillusion, Ashmedi, seul maître à bord de la horde de Melechesh revient un tantinet tendu, le bougre. "Tempest Temper Enlil Enraged" envoie en effet le bouzin avec des riffs nerveux et une batterie bien guerrière. La vache ou plutôt le zébu ! Le chant d'Ashmedi n'a pas sonné aussi véner depuis un bon moment, soutenu dans sa vindicte par des chœurs barbares.

Pour les déçus d'Epigenesis, on peut même dire que Melechesh a choisi l'efficacité plutôt que de multiples facettes orientalisantes, sur l’ensemble de la plaque. Ainsi "Metatron And Man" n'a rien à envier à "Touching The Sphere Of Sephiroth" sur Emissaries, pour exemple.

Puisqu'on parlait de riffs un poil plus haut, ceux de "Lost Tribes" sont justes une machine à broyer et ce ne sont pas pas les braillements superflus de Max Cavalera qui entameront la puissance du morceau. Les chœurs fugaces de "Multiple Truths" sont d'ailleurs bien plus judicieux que ceux du Brésilien.

 

Fotis Benardo de Septic Flesh a donné la papatte à Ashmedi pour enregistrer les parties de batterie et ça se sent sur un titre comme "Enki-Divine Nature Awoken" tellement le son de Lord Curse claque le beignet. Un peu froid certes mais précis et massif.

La furie retombe sur le très ethnique mais assez inquiétant malgré tout "Doorways To Irkala" avant de finir en apothéose sur un dernier titre de plus de douze minutes.

 

Okay Melechesh fait du Melechesh (d'où la note scandaleuse) comme Maïté tabasse la poiscaille à la batte. Quand on est unique dans son domaine, accumuler les critiques négatives est superflu.

photo de Crom-Cruach
le 05/03/2015

2 COMMENTAIRES

cglaume

cglaume le 05/03/2015 à 11:53:05

"un simoun et pas de chez Freud"

...

Envoyez la brigade anti-cabemlourds(!), et vite !!!!!! :D

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 05/03/2015 à 18:29:08

Le pire a été évité : j'ai failli la faire avec Elie... Simoun.

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