Misþyrming - Með hamri

Chronique CD album (43:34)

chronique Misþyrming - Með hamri

Une « célébration de la violence et de l’excès » autant qu’une « déclaration contre tout ce qui est faux et vain dans la scène underground d'aujourd'hui », voilà des propos bien brutaux balancés par les Islandais Misþyrming à l’approche de leur 3e album Með hamri. Ils n’y vont pas par le dos de la cuillère, mais davantage « avec un marteau » (traduction littérale de « Með hamri »), pour afficher un tel mépris à l’égard des affèteries et de la sophistication excessive du Metal moderne.

 

Brutale a été aussi l’annonce de cette sortie, officialisée seulement le 1er décembre dernier – soit 15 jours seulement avant le jour J – sous la forme d’un teaser aussi mystérieux que flippant réalisé par l’artiste français Dehn Sora et mis en avant par le label hexagonal Norma Evangelium Diaboli (NoEvDia) au roster ramassé, mais bien cuissu (Funeral Mist, Deathspell Omega, Lifvslada).

 

Avec de tels propos frôlant l’arrogance, Misþyrming a tout intérêt derrière d’envoyer la grosse armada et c’est qu’ils font. Et rien de mieux pour y parvenir que de s’en assurer soi-même, car c’est le leader et frontman D.G. qui a eu la main sur tout l’enregistrement et toute la prod’, lui le propriétaire du studio islandais Gryfjan. Notons toutefois qu’il s’est adressé pour le mastering à Christophe Chavanon du studio breton Kerwax (qui a déjà bossé avec Sordide, Deathspell Omega, Mütterlein, Stonebirds, Crazy Dolls and the Bollocks), ce studio ayant la particularité de plancher à partir d'équipements analogiques vintage (des années 1940 aux années 1970).

 

Moins épique, plus extrême encore que le précédent Algleymi (mon AOTY 2019 pour rappel…), Með hamri n’atteint pas son prédécesseur. Cependant, déterminé à en découdre, ce Black Metal brut, en mode mpassif/agressif, n’en demeure pas moins une formidable marche en avant sur 6 titres et plus de 43 minutes, piétinant tout sur son passage (écoutez l’ambiance martiale sur la première moitié de "Blóðhefnd"). On identifie et apprécie d’emblée, dès le titre éponyme, la furie primitive de Misþyrming, forgée dans le magma islandais et que le quartet ne manque(ra) d’ailleurs pas de déployer implacablement à chaque passage sur scène (une tournée européenne est prévue début 2023 avec Ritual Death, Kringa et Nubivagant). On discrimine toujours le riffing si strident et dissonant de D.G., véritable arme de destruction massive ("Með harmi", "Aftaka"). Accompagnées d’une batterie s’infligeant un rythme souvent dantesque (signalons le remplacement du batteur originel par celui de Svartidauði aujourd’hui splitté) et du cri toujours torturé de ce même D.G., ces lignes de guitare sont la clef d’une énergie démoniaque, à la fois débridée et vicieuse, obscure et malsaine.

 

Ne perdant pas pour autant de vue son sens mélodique ("Engin miskunn", mid-tempo sur "Engin vorkunn") et s’offrant quelques rares moments de répit, à l’exemple du chant choral sur la seconde moitié de "Blóðhefnd", cette nouvelle plaque rageuse de Misþyrming risque fort bien de mettre à mal les tops 2022 que certains chroniqueurs ou fans de (Black) Metal auront mis du temps à chiader !  Et je suis l’un d’eux, nahah !

photo de Seisachtheion
le 30/12/2022

2 COMMENTAIRES

cglaume

cglaume le 30/12/2022 à 09:29:19

Je l’ai en effet vu listé en haut de pas mal de tops Black celui-là !!

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 30/12/2022 à 10:57:05

Funeral Mist a mis à l'amende beaucoup de groupes qui ont flippé leur mère. On n'est pas au niveau de Mortuus et Cie là mais l'album passe très bien.

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