Monster Magnet - A Better Dystopia

Antépénultième album des gars du Jersey (New), A better dystopia plonge la tête la première dans un bain de jouvence au bon goût de passé.

Après 30 ans de carrière on ne peut plus linéaire – disque-tournée-musiciens virés-drogues-alcool-vérole-re disque-tournée-musiciens virés – Monster Magnet s'offre un beau coffret de reprises. Entre classiques du genre (un peu) et combos vraiment obscurs (un bon paquet), Monster Magnet dresse une compilation (qui en appelle une autre, à coups sûrs) étrange, inégale, et vraiment charmante.

Genèse d'un disque conçu pour les diggers !

En pleine descente d'une tournée mondiale (sans musiciens virés!) entre le nord des Etats-Unis et la vieille Europe (Italie et Espagne), Monster Magnet se voit contraint de descendre pour de bon de l'avion, un lockdown mondial s'instaure (durablement) sur la planète.

Dave Windorf, père fondateur né en 1958 – même si les lignes de botox disent le contraire –,  s'installe dans son canapé et zappe à la télé. De flashs infos en émissions spéciales, en passant par une table de spécialistes, il s'enfonce.

Quelques scrolls plus tard (2 mois), il se rend compte que les concerts prennent place en live Facebook ou sur Zoom moyennant un ticket v.i.p... Bullshit !

C'est que la vérole et l'avion commenceraient presque à lui manquer !

Peu inspiré (dixit Windorf), le groupe cherche à se revoir le plus tôt possible. À l'instar de The Cramps, le patron sait bien d'où il vient. Il se remémore l'un (Hawkwind) ou l'autre titre (The Scientists) qui l'ont marqués durablement. A better dystopia, du long de ses quarante minutes bien tassées, témoignent de ces hommages.

Monster Magnet propose bien sûr un très honnête témoignage d'une époque révolue. Sans temps morts, respectueux, sans exagération, A better dystopia laissera sans doute de marbre par son classicisme assumé. Les curieux vont s'en donner à cœur joie à découvrir, Dust, Morgen, ou encore Table Scraps.

Eric D-Toorop

le 10/08/2021