M.o.r.a - Enteet

Chronique CD album

chronique M.o.r.a - Enteet

Mine de rien, sans avoir l'air de se toucher le bigoudi comme les coiffeurs moyens, les Finlandais de M.O.R.A. affichent dix piges à leurs amplificateurs de sons.

 

M.O.R.A., un acronyme ayant plusieurs signification comme Me Ollaan Rikolisten Armoille (et ouais carrément), est aussi le blase d'une marque de surin.

Pas de hasard en musique.

Déjà dit ça.

Depuis 2011 et ma découverte du combo avec leur Demo à la pochette bien évocatrice, pas des masses d'évolution nous ont secoué les grelots.

C'est pas un reproche en soi, la formule était déjà bien musclée en fait.

 

Sept titres carrossés comme un Hummer, conduit par Barney Ross et son pote Lee Christmas, nous expédient au cœur de la zone de combat. Riffs de bonhomme tatoué et pas content, rapides et nerveux, rythmique groovy de bonobos en rut, tout cela pourrait paraître agréable mais galvaude, s'il n'y avait pas un gros asticot sur le concerto.

Enfin deux, pas un. Enfin pas gros en plus. Après, ça dépend. Enfin, j'me comprends.

 

Car les micros sont tenus par Suvi et Ulla. Deux filles quoi. Pas trop aisé de s'en rendre compte à l'écrit. A l'oral c'est de suite plus flagrant. Les demoiselles mitraillent, postillonnent, se répondent, s'engueulent presque, et maîtrisent tous les codes du chant Tough de New York à Pékin.

Et surtout elles s'expriment en langue du cru. On ne comprend rien donc, même pas un refrain sur ces fadaises de Family & Unity mais le finnois (ou suomi) apporte décidément une ambiance d’une autre dimension.

Les R roulés, l'alternance consonantique (la modification du son des consonnes selon ce qui suit ou précède comme le français mais en finnois) agressive, tout concourt pour en faire une langue de gangsters. De plus, les paroles du groupe s'éloignent carrément des trucs urbains habituels (elles sont traduites en anglais sur leur bandcamp).

Si on rajoute Amel et sa basse, trop discrète malheureusement, on se retrouve donc avec un combo aux trois cinquièmes féminin, très sympathique en plus, et balançant une sortie courte et précise comme une doublette balayette manchette en piqué diagonal sur les os friables des tempes.

 

Au milieu d'une foultitude de sorties HxC standardisées, ce Enteet apparaît alors comme bien plus qu'une simple curiosité venue d'un pays ayant inventé sa propre scène.

Il y a déjà presque 40 ans, espèce d'imbécile.

 

 

photo de Crom-Cruach
le 12/04/2018

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