Naedr + Crowning - Rayau

Chronique Maxi-cd / EP (16:10)

chronique Naedr + Crowning - Rayau

Pour y aller assez tranquillement aujourd'hui, c'est d'un court split dont nous nous occuperons : à peine plus de seize minutes au compteur pour ces sept morceaux, coproduits par les excellents labels DIY Zegema Beach Records et Left Hand Label.

 

Il y a peut-être plus de chances que vous connaissiez les noms des labels que ceux des groupes, et si c'est le cas, vous savez qu'ils sortent généralement de très bonnes choses dans le domaine du screamo / hardcore et ce genre de tendance à mi-chemin entre violence, émotion et sensibilité. Si ce n'est pas le cas, et bien.......... maintenant vous le savez.

Et ce split ne déroge pas à la règle, les deux groupes ayant déjà frayé un bout de leur chemin avec ces labels de par le passé.

 

Pour y aller un peu moins tranquillement, d'un point de vue musical, le quatuor de pistes de tête est donc occupé par Crowning, groupe originaire de Chicago qui avait déjà proposé leur très sympathique premier album Survival/Sickness en 2020 (sur ZBR donc), dont l'écoute est recommandée, dans l'esprit de la tendance citée ci-dessus.

Pour situer aussi un peu, leur bassiste joue également dans Frail Body, dont le dernier album en date (A brief memoriam) est tout à fait recommandable lui aussi !

 

Sur ce split Rayau, les Chicagoans proposent donc un screamo touchant au hardcore, que j'aurais tendance à dire être influencé par Gospel en moins foufou, avec peut-être un petit côté noise-rock ici et là, notamment dans la saturation de la voix.

Si les titres sont dans l'ensemble plutôt agréables, celui qui sort pour moi du lot est « Elysium », avec un départ un peu plus énergique que ses comparses, de chouettes courtes mélodies et une fin de morceau très réussie, avec pas mal d'idées en à peine deux minutes. Les autres, l'intro « shangri-la », le screamo de « Avalon » à cassures et ralentissements et le low/mid tempo du plus long « Quivira » se laissent bien écouter, sans que grand chose ne dépasse toutefois. On regrette notamment qu'il n'y ait pas d'explosion finale sur le dernier morceau, qui semblait pourtant construit pour et laisse donc un petit sentiment de rendez-vous manqué.

Et ce d'autant plus que la dernière minute à sons d'ambiance n'a à mon sens pas grande utilité à part pour préparer le « changement de plateau » du split. Peut-être y aurait-il donc eu la possibilité d'en faire quelque chose de plus intéressant.

 

Sur les trois derniers morceaux, on reste dans l'hémisphère nord, mais de l'autre côté du monde, pour aller s'enjailler quelques minutes avec les Singapouriens de Naedr (à prononcer « Nadir », selon leur bandcamp). Ceux-ci, auteurs de l'excellent Past is Prologue, également en 2020 et sur Zegema Beach Records, étaient pour ma part attendus au tournant tant cet opus m'avait parlé. Et je sais que c'est le cas d'autres affreux loulous qui hantent ce webzine, notamment l'auteur de la chronique à l'époque.

 

De ce côté du split, c'est le contraire, le titre le plus long (« Lacrimosa ») débute la partie.

La prod y semble peut-être un peu moins propre, mais Naedr rentrent très vite dans le vif du sujet, plus rapides et denses dans le son que ne le faisaient Crowning juste avant. Tout comme le screamo le plus connu des terres asiatiques (Envy, Heaven In Her Arms, 49 Morphines), on retrouvera de belles parties aérées venant contraster avec les explosions furieuses, et des montées typiques du style et très bien réalisées s'inviter ici et là. La libération finale sur « Lacrimosa » par exemple est vraiment satisfaisante, on retrouve les grandes heures qui nous avaient plu dans l'album d'il y a deux ans.

Celle qui fait la transition entre « Eclipse » (morceau tout en montée) et sa logique continuité « Ascension » fait rentrer dans un terrain connu avec le groupe : screamo du sud-est asiatique à plein tube. Mélodique, une voix assez haute et très arrachée, une urgence dans la rythmique et le riffing, avide de petits blasts et de remplissages tous azimuts. Plutôt la classe.

 

Et c'est déjà fini.

 

Au bout du compte, j'en retire un exercice peut-être un peu trop court (à l'inverse de cette chronique, probablement trop longue), qui fait le job de façon appréciable, mais sans plus. Mais c'est aussi le format qui veut ça.

Si on me demande mon avis, ma préférence va aux titres de Naedr, qui m'ont redonné de la matière à tripatouiller en attendant un éventuel un peu plus long format à venir. Pour ce qui est de Crowning, je reviendrai probablement plutôt à Survival/Sickness, même si je n'ai pas grand chose à reprocher aux titres ici présents.

 

En tout cas, la courte durée de l'effort invite à aller y jeter une oreille sans avoir quoi que ce soit à perdre, je vous inviterai donc à le faire, vous y trouverez peut-être des choses qui vous parlerons.

 

A écouter quand vous aurez un trajet d'un quart d'heure à pied, même si la foulée risque d'être étrangement rythmée.

photo de Pingouins
le 12/08/2022

1 COMMENTAIRE

Freaks

Freaks le 12/08/2022 à 14:36:18

Ma préférence va à Naedr qui joue à jeu égal avec leur premier album. Le screamo de Crowning m'emporte moins. Plus morcelé ds le style et moins limpide que Naedr.. Après dans l'ensemble c'est un très bon split. 

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