Nattehimmel - Mourningstar

Chronique CD album (44:46)

chronique Nattehimmel - Mourningstar

Je l’ai déjà écrit, le musicien britannique James Fogarty est hyperactif, mais jamais je ne me suis retrouvé avec trois de ses albums à chroniquer. Et il faut ajouter à cela la publication d’un nouveau titre de Jaldaboath. Concentrons nous aujourd’hui sur le premier arrivé, Mourningstar de Nattehimmel.

 

Le monde de l’Avant-garde se divise en deux catégories: ceux qui pensent qu’In The Woods… ne peut pas exister sans Oddvar A:M, et les autres. Comme le guitariste est mort en 2013, cela complique un peu les choses. A ce moment précis de la chronique, un point historico-lineupesque s'impose pour bien comprendre les tenants et aboutissants de ce disque. Essayons de faire simple et synthétique :

 

Toute fin 2000, In The Woods... dans sa première incarnation, donne ce qu'il annonce comme étant son dernier concert à domicile, à Kristiansand. Déjà à l'époque, la liste des musiciens impliqués n'est pas forcément facile à détailler, mais on retrouve un noyau composé des frères jumeaux Botteri, du batteur Andre Kobro et des guitaristes Christer A. Cederberg et Oddvar A:M. Après un silence de près de quinze ans, les frangins ainsi que Kobro ressuscitent l'entité norvégienne avec James Fogarry derrière le micro. Un album, Pure, célèbre cette renaissance avant que Christian et Christopher ne quittent le navire avant la composition de Cease the Day, album dont l’existence semble assez rocambolesque. Les deux, dans le même temps, ont sorti deux CD sous le nom de Strange New Dawn en 2014 et 2020, avec Sven Rothe à la batterie. James Fogarty finit par quitter In The Woods..., qui publie Diversum avec un nouveau chanteur en 2022. Cette même année est fondé Nattehimmel avec C:M Botteri, S. Rothe, X. Botteri, D. Carter (Orcrypt...) et J. Fogarty. C'est bon, vous avez tout suivi ?

 

Après toutes ces circonvolutions et tergiversations, que peut-on attendre de Nattehimmel ? Une choses est sûre déjà, on a affaire à un projet qui n'hésite pas à revendiquer une attitude old-school, puisqu'il a enregistré et sorti, déjà chez Hammerheart Records, au format cassette, une démo trois titres. Ces derniers se retrouvent sur Mourningstar, accompagnés de six autres pour une durée totale de trois quarts d'heure. On sent bien les jumeaux toujours aussi peu à l'aise avec la vie digitale de leur groupe, qui n'est fort heureusement ni un autre Strange New Dawn ni un nouveau In The Woods.... L'auditeur est plutôt replongé dans la Norvège du milieu des années 1990, et c'est du côté de Heart Of The Ages qu'il faut trouver l'inspiration de des cinq musiciens expérimentés et nostalgiques. Il semble aussi qu'ils aient pas mal écouté In the Nightside Eclipse d'Emperor. On y retrouve les mêmes ambiances glaciales, la même emphase et la même soif de nouveauté qui animait ces musiciens à qui s’ouvrait tout un univers à découvrir et où la curiosité était essentielle.

 

Le Black Metal mélodique de Nattehimmel n’est donc ni foncièrement novateur ni complètement passéiste. Le savoir-faire des cinq musiciens est indéniable et il permet de proposer à l’auditeur quarante cinq minutes des plus solides, efficaces et pendant lesquelles on ne s’ennuie pas. Une piste comme « Astrologer » démontre sa capacité à composer des hymnes épiques, dignes des grands noms du genre et leur passé. Symphonique sans être pompeux, nostalgique sans être réactionnaire, violent sans être hermétique, ce premier album de Nattehimmel prouve que nous tenons là une formation sur laquelle il va falloir compter et qui s’impose sans complexes au somment de la hiérarchie des groupes de Black Metal symphoniques. Rien de moins.

 

photo de Xuaterc
le 29/05/2023

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